La pandémie de COVID-19 a stimulé les ventes de produits alcoolisés et de cannabis. C'est ce que constate la Nova Scotia Liquor Corporation (NSLC) qui contrôle les ventes de boissons alcoolisées et de cannabis récréatif en Nouvelle-Écosse.
Le docteur Tanya Tulipan, psychiatre à l’hôpital IWK Health Center, nous confiait récemment qu’elle observait un nombre de consultations en hausse liés aux problèmes de santé mentale. Ses confrères et elle constatent qu’un nombre croissant de personnes se réfugient dans l’alcool et le cannabis pour lutter contre le stress induit par la période anxiogène de la pandémie.
À lire aussi : Le COVID-19 a un impact néfaste sur la santé mentale
À la suite de ces informations, nous avons sollicité la NSLC pour vérifier si le constat des professionnels de santé se traduisait matériellement par des achats. Beverley Ware, responsable média et relations presse de la Nova Scotia Liquor Corporation le confirme : les ventes ont augmenté de 11 millions de dollars (+5,1%) entre juillet et octobre 2021 par rapport à la même période l’an dernier. Les ventes de cannabis ont pour leur part augmenté de 26,6 millions de dollars (+20,4%). Même si la tendance est à la stabilisation, Beverly Ware justifie ces résultats par la baisse du prix du cannabis et la multiplication des points de vente. Elle commente ici les résultats de la NSLC :
Greg Hughes, président et chef de la direction de la NSLC, explique qu’il y a une diminution de 1,4 % de la valeur du panier moyen à l’achat, mais cela est compensé par une augmentation de 7,3 % du nombre de transactions. Selon Beverley Ware l’analyse de ces données ne permet pas de conclure à une augmentation du nombre de consommateurs, mais traduit un retour plus fréquent des clients dans les magasins.
Les responsables de la NSLC attribuent ces résultats aux mesures mises en place pour lutter contre la COVID-19. La fermeture des pubs et des restaurants ont forcé les consommateurs à modifier leurs habitudes de consommation. Les restrictions sur les déplacements tendent à expliquer la baisse de la fréquentation des magasins et l’augmentation mécanique des dépenses. À cela s’ajoute le fait que la NSLC a multiplié par trois le nombre de ses établissements. La chute continue du prix du cannabis y est aussi pour quelque chose. Les circonstances sanitaires et la stratégie commerciale expliquent l’augmentation de la consommation. À nouveau, Beverly Ware.
Pour éviter que la consommation ne se transforme en addiction, la psychiatre Tanya Tulipan recommande de consulter un professionnel de santé lorsque la consommation d’alcool ou de cannabis devient trop fréquente.