Un ambitieux projet agricole est lancé à Tête-à-la-Baleine. L’organisme la Ferme du Rigolet et son instigateur Samuel Bellefleur espère participer à la diversification de l’économie et développer l’autonomie alimentaire de Tête-à-la-Baleine en cultivant fruits, légumes et plantes indigènes de la côte. Pour lancer le projet, l’organisme sans but lucratif fait appel à la générosité du public pour amasser les deniers nécessaires aux premières étapes de l’aventure.
Avec la Ferme du Rigolet, Samuel Bellefleur se donne pour objectif de donner un coup pouce à l’économie du village de Tête-à-la-Baleine dont la population est en décroissance constante depuis plusieurs décennies et d’y diversifier l’offre alimentaire.
Diplômé en gestion de territoire au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (Université de Sherbrooke), Samuel Bellefleur travaille activement sur le projet depuis plusieurs semaines.
La première phase d’activités de la Ferme du Rigolet sera de cultiver une plante indigène de la Basse-Côte-Nord aux vertus diverses, l’orpin rose.
« Le projet sur lequel nous travaillons pour les prochaines années, c’est une parcelle d’orpin rose que nous aimerions développer avec le centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale », précise Samuel Bellefleur.
Pour la suite, l’organisme souhaiterait étendre ses activités en mettant sur pied une serre pour diversifier ses cultures.
« C’est un sujet qui me tient à coeur. En arrivant ici je me suis rendu compte qu’il y a beaucoup de personnes qui cultivent déjà chez eux et c’est étonnant compte tenu du climat, mais au moment où on se rend compte que c’est possible, pourquoi on n’essayera pas de le faire à plus grande échelle pour être capable de nourrir les gens », souligne-t-il.
Bien que des fruits et légumes soient cultivés à petite échelle à Tête-à-la-Baleine, il n’y a pas pour l’instant de culture commerciale dans la communauté.
Premières étapes
Mais avant de pouvoir semer et récolter, Samuel Bellelfeur s’affaire à franchir les premières étapes pour le développement du projet.
« Nous sommes à l’étape de trouver un terrain. C’est vraiment l’enjeu parce qu’en Basse-Côte-Nord, on a différents types de terrains, mais qui ne sont pas tous nécessairement bien adaptés à l’agriculture. (…) Ce qu’on regarde, c’est plus des forêts de type boréal avec de l’épinette noire parce que ce sont les terrains qui sont le mieux drainés et qui ont la meilleure terre pour faire le projet », explique-t-il.
Une fois l’emplacement choisi, il sera possible d’enrichir la terre sur place pour assurer de meilleures récoltes, précise le Baleinois d’adoption.
La Ferme du Rigolet sera aussi un projet de recherche avec le CEDFOB et devrait permettre de créer de l’emploi dans la communauté.
« On vient diversifier l’économie en ajoutant un nouveau secteur et dès le départ avec le projet d’orpin rose on viendrait créer au moins un emploi spécialisé en environnement pour une durée de 5 ans en plus des emplois saisonniers. Ça peut avoir l’air petit, mais pour ici à Tête-à-la-Baleine avec une population d’une centaine de personnes, c’est significatif », rappelle-t-il.
L’argent amassé grâce à la campagne de financement permettra de couvrir les différents frais administratifs liées aux démarches pour lancer l’OBNL et les premières dépenses de l’organisme.
À l’heure d’écrire ces lignes, le projet a déjà amassé près de 400 $ sur l’objectif fixé à 5000$.