Malgré les multiples recommandations des autorités politiques et sanitaires, locales, provinciales et nationales, à renoncer aux voyages non essentiels durant la pandémie, deux élus locaux du Grand Victoria ont reconnu avoir voyagé à l’étranger en décembre.
Le conseiller municipal de Victoria, Sharmarke Dubow, et la conseillère de Metchosin, Kyara Kahakauwila, ont déclaré qu’ils avaient effectué des voyages prévus avant la pandémie.
Si le conseiller de la capitale a présenté ses excuses sur les réseaux sociaux pour son voyage en Afrique de l’Est, la conseillère de Metchosin, Kyara Kahakauwila, défend et légitime son voyage au Mexique – pour le mariage d’un ami et partenaire commercial -, affirmant qu’elle avait prévenue le maire et les administrés de Metchosin au sujet de ses projets de voyage.
M. Dubow a déclaré mardi dans un message sur les réseaux sociaux qu’il regrettait son «mauvais choix» de voyager à l’extérieur du pays et s’est excusé auprès de ses électeurs.
«J’avais planifié et épargné pour ce voyage pendant des années et je suis retourné en Afrique de l’Est pour la première fois depuis que j’ai fui la guerre civile en Somalie en 1992 lorsque j’étais enfant», écrit-il. «J’ai vu des membres de ma famille que je n’avais pas vus depuis plus de trois décennies.»
Toutefois, selon le Times Colonist, M. Dubow avait publié des photos sur les réseaux sociaux en décembre 2019 depuis l’Éthiopie et Djibouti en janvier 2019. Mardi soir, M. Dubow a précisé que c’était la première fois qu’il rentrait en Somalie et au Kenya depuis sa fuite.
La pluie de critiques qui s’est depuis abattue en commentaire de ces excuses, notamment sur twitter, a poussé la maire de Victoria, Lisa Helps, à réagir.
Ce matin, à 10h30, elle a tenu un point presse, déclarant qu’elle avait appris le voyage international du conseiller Dubow pendant les vacances, quand il l’avait appelé mardi en fin d’après-midi, juste avant de publier sa déclaration publique.
«Avec tant de Victoriens qui ont fait de tels sacrifices cette année pour se rassembler en tant que communauté et arrêter la propagation du COVID-19, la décision du conseiller Dubow de voyager à l’étranger était à la fois décevante et irresponsable”, regrette Mme Helps.
«Il ne peut y avoir deux séries d’attentes, l’une pour le public et l’autre pour les élus. En tant que dirigeants communautaires, nous devrions être tenus à un niveau plus élevé et être des modèles exemplaires, en suivant tous les conseils de santé publique très clairs que nous avons tous reçus », poursuit-elle.
Toutefois, la maire de Victoria et le conseil municipal ne sanctionneront pas M. Dubow : «J’ai reçu de nombreuses demandes du public et des questions des médias pour savoir si le Conseil a la capacité de discipliner le conseiller Dubow pour ses actes. Sur des questions comme celles-ci, le conseiller Dubow répond au public et non au Conseil et, en fin de compte, les prochaines étapes sont laissées entre ses mains”, conclut Mme Helps.
M. Dubow a affirmé qu’il avait passé plusieurs tests Covid-19, tous négatifs, tout au long du voyage et qu’il était maintenant en quarantaine à Vancouver.
De son côté, Mme Kahakauwila a déclaré qu’elle et son mari avaient assisté au mariage d’un partenaire commercial au Mexique, du 1er au 9 décembre, et a fait valoir que c’était crucial pour son entreprise.
Au contraire de son homologue de la capitale, la conseillère de Metchosin, Kahakauwila, élue depuis 2006, réaffirme et soutient être dans son bon droit : «Oui, nous avons pris la décision de voyager. Nous ne l’avons caché à personne. Voyager n’est pas illégal, c’est découragé », a-t-elle déclaré.
Le maire de Metchosin, John Ranns, a déclaré à Goldstream Gazette que lui et le conseil étaient au courant du voyage et qu’il estimait avoir adopté une approche responsable et que les protocoles avaient été suivis : «Je pense que le problème n’est pas le voyage en soi, mais l’hypocrisie de ceux qui le font même s’ils disent aux autres de ne pas le faire. Je ne suis pas convaincu que ce que nous faisons [le lockdown provincial] a été bien pensé. »
Les voyages ne violent pas explicitement la réglementation Covid, mais la majorité des citoyens canadiens attendent que les élus donnent l’exemple et se conforment aux recommandations de santé publique pour éviter tout voyage non essentiel.