Le premier cas positif de COVID-19 en Basse-Côte-Nord a causé toute une onde choc dans la région épargnée jusqu’à dimanche dernier par la COVID-19. Le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent demande à ce que le dépistage préventif devienne obligatoire pour tous ceux qui désirent se rendre en Basse-Côte-Nord et la province voisine de Terre-Neuve-et-Labrador a fermé ses portes au Québécois.
Le CISSS de la Côte-Nord a confirmé dimanche dernier la présence d’un premier cas positif sur le territoire de la municipalité de Blanc-Sablon.
Lundi, la santé publique a confirmé qu’il s’agit d’un résident de la Basse-Côte-Nord et que « moins de cinq personnes » sont en isolement préventif en raison de leurs contacts avec cet individu.
La personne a été testée grâce au programme de gestion des entrées qui « recommande fortement » à tous les visiteurs provenant des zones rouges et orange de passer un test de dépistage dès leur arrivée dans les communautés isolées de la Côte-Nord (Basse-Côte-Nord, Anticosti et Schefferville) et de respecter un isolement préventif.
La Basse-Côte-Nord n’avait compté aucun cas positif sur son territoire avant le 22 novembre dernier.
Le p.-d.g. du CISSS de la Côte-Nord Claude Lévesque est en visite à Blanc-Sablon depuis lundi soir.
« Situation évitable »
L’arrivée d’un premier cas positif en Basse-Côte-Nord a créé une onde de choc dans les communautés isolées de la côte.
Certains commerces ont décidé d’abaisser le nombre de clients maximum accepté à l’intérieur de leur établissement et l’Association des Coasters a pris la décision de fermer ses bureaux pour au moins une semaine.
La nouvelle a aussi créé de la frustration chez les élus de la région qui demandent la mise en place de mesures supplémentaires pour la Basse-Côte-Nord depuis plusieurs semaines. «
« Je me sens comme une cassette brisée, avoue le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent Randy Jones. On demande que le dépistage soit obligatoire avant de venir en Basse-Côte-Nord. Il faut que les tests soient faits avant et que les gens passent un autre test en débarquant. »
Le préfet rappelle que certains villages ne comptent qu’une seule infirmière au dispensaire et qu’en cas de besoin, l’évacuation médicale ne peut se faire que de jour et par beau temps.
« Pour moi c’est insultant que les gens n’écoutent pas ce qu’on leur dit et que les décisions soient prises par des personnes qui n’ont jamais mis le pied sur la Basse-Côte-Nord. Ils ne savent pas quoi ils parlent, c’est vraiment choquant .»
Randy Jones réitère toutefois sa confiance envers les gestionnaires du CISSS de la Côte-Nord.
« Le p.-d.g. Claude Lévesque et son équipe ont tout fait, mais c’est à lorsque ça monte à Québec, c’est là que ça bloque », estime-t-il.
Le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent est catégorique, si les demandes des élus de Basse-Côte-Nord avaient été mises en place, la région serait toujours épargnée par la COVID-19.
Labrador ferme ses accès
La réaction face à cette nouvelle ne s’est pas limitée au territoire québécois. La province voisine de Terre-Neuve-et-Labrador n’a mis que quelques heures avant d’annoncer des mesures pour protéger sa population.
Un barrage a été mis en place lundi limiter l’accès au territoire du Labrador à tous ceux qui n’ont pas une raison jugée essentielle de s’y rendre.
Les Terre-Neuviens peuvent toujours se rendre en Basse-Côte-Nord, notamment pour prendre le ferry vers l’île de Terre-Neuve.