Yellowknife se trouve sur le territoire de la Première Nation des Dénés Yellowknives et du futur gouvernement métis des TNO. Ce n’est pourtant qu’en 2015 qu’a été entamé le processus de réconciliation avec ces groupes.
Écoutez l'entrevue avec la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, réalisée par le journaliste Thomas Ethier:
Tout juste engagée sur la voie de la réconciliation, la municipalité de Yellowknife entrera sous peu dans un processus de consultations publiques, qui devra alimenter ses efforts pour les années à venir. Le tout sera orienté par le Cadre de réconciliation de la municipalité, un document appelé à évoluer, qui décrit les actions à entreprendre pour bâtir de saines relations avec les gouvernements et groupes autochtones de la région.
Comme l’explique la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, ce plan d’action qui sera bientôt soumis au public marque le début d’un long itinéraire voué aux développements de bonnes relations avec les groupes autochtones de la région. « Ça ne fait que cinq ans que nous avons réellement commencé à travailler fort avec la Première Nation des Dénés Yellowknives. À leurs yeux, au cours des 75 dernières années, la municipalité n’a pratiquement rien fait pour eux », a indiqué la mairesse à Médias ténois. La relation de travail actuelle ne représente qu’un petit morceau de notre histoire.
De nouvelles bases
Ce Cadre de réconciliation – dont une version préliminaire est disponible sur le site web de Yellowknife – inclut une liste des initiatives déjà entreprises et de celles qui devront aller de l’avant dans les prochaines années. Le tout « vise à établir les fondations sur lesquelles la municipalité bâtira des relations respectueuses et créera une meilleure représentation des groupes autochtones à Yellowknife », peut-on lire dans le document.
Lors d’une rencontre du conseil municipal, ce lundi 14 juin, le chef de Ndilo, Ernest Betsina, a laissé savoir que la Première Nation des Dénés Yellowknives a mis sur pied son propre groupe de travail pour l’élaboration de ses propres orientations. « Ce sera un document propre à la Première Nation des Dénés Yellowknives, distinct des intérêts que pourront mettre de l’avant les Métis, par exemple, a-t-il indiqué. Nous serons alors prêts à collaborer avec la municipalité de Yellowknife pour l’élaboration de son plan d’action. »
Créé à partir de premières consultations menées en 2018, le Plan d’action vers la réconciliation de Yellowknife est appelé à changer et devra être alimenté, après son adoption par le conseil municipal, en fonction des idées qui seront soumises par l’ensemble des parties prenantes. Certains des éléments inclus pourront être mis en branle sans passer par un vote du conseil municipal.
« Nous voulons consulter des organisations comme, par exemple, l’Association des femmes autochtones. Les employés de la municipalité pourront également ajouter des éléments, dont certains pourront être mis en branle sans avoir à passer par le processus d’approbation du conseil municipal », explique la mairesse, citant comme exemple la conversion d’une trentaine de panneaux d’arrêt à Yellowknife et à Ndilo, qui ont été traduits en langue Wiiliideh.
La place qui leur revient
Comme autre priorité, la mairesse souligne l’importance, pour le comité Héritage de la municipalité, de transmettre l’histoire de la Première Nation des Dénés Yellowknives, qui serait présentement négligée sur certains sites de la municipalité par l’histoire des mines et des colonisateurs. « Personnellement, j’aimerais lire davantage la langue Wiiliideh à Yellowknife et je souhaite que les résidents en sachent plus, avec notre aide, sur l’histoire de la Première Nation des Dénés Yellowknives, qui étaient ici bien avant la construction de la ville. »
La municipalité entend également mettre en place une stratégie conjointe de développement économique avec les groupes autochtones. Un exercice appelé à s’imposer prochainement, avec la mise en œuvre des accords sur les droits ancestraux. « La Première Nation des Dénés Yellowknives a désigné certains terrains dans la municipalité qui seront voués au développement économique. Nous savons que nous devrons travailler ensemble dans les prochaines années, dès que les ententes territoriales seront mises en œuvre, pour bâtir ces projets », explique Mme Alty.
Selon l’administration municipale, ce n’est qu’en 2015 qu’un processus concret de réconciliation a été entamé dans la capitale, par l’adoption de l’appel à l’action de la commission de vérité et réconciliation du Canada, puis de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.