La pollution n’a pas de frontière, voilà pourquoi la cour suprême du Canada a décidé de rendre constitutionnelle la taxe fédérale sur le carbone. Cependant cette décision n’est pas acceptée par toutes les parties, les provinces concernées s’y opposent notamment l’Alberta et la Saskatchewan. Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, déclare que la décision de la cour suprême change en rien la position du gouvernement provincial face à la tarification sur le carbone. Dans une conférence de presse Scott Moe a souligné que cette décision vient empiéter la juridiction provinciale et d’ailleurs elle est punitive et inutile pour les Saskatchewanais. Selon lui, c’est une taxe qui va mettre en péril de nombreuses industries et pénaliser en revanche de nombreuses familles. Le chef du parti de l’opposition de la Saskatchewan quant à lui trouve que cette décision n’est pas une surprise mais l’essentiel est de protéger la population car elle a un impact sur l’économie de la province. Ryan Meili jette le tort au premier ministre de la Saskatchewan qui selon lui a refusé de négocier avec le gouvernement Trudeau depuis longtemps. Cette taxe est en place depuis deux ans en Saskatchewan. Le chef du nouveau parti démocratique de la Saskatchewan suggère au gouvernement fédéral d’investir plus dans la province afin d’aider la province à s’en sortir. Le gouvernement fédéral soutenait que la loi sur la tarification de la pollution causée par les émissions de gaz à effet de serre (GES) était un enjeu d’intérêt national. L’inaction d’une province pouvait réduire les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’une autre, c’est du moins ce que les avocats d’Ottawa, soutenus par ceux de la Colombie-Britannique avaient avancés. Le juge en chef à la cour suprême Richard Wagner s’inquiétait de la menace posée par les changements climatiques et défendait la taxe carbone comme une mesure essentielle dans l’arsenal disponible pour cette lutte. Selon lui, la lutte contre les changements climatiques requiert une action collective à l’échelle nationale et internationale et ce, en raison du fait que, de par leur nature même, les GES ne connaissent pas de frontières. Scott Moe reste sur sa décision, en conférence de presse, il a dit ne pas regretter de s’être rendu aussi loin pour tenter d'arrêter cette taxe sur le carbone, car défendre les intérêts des habitants de la Saskatchewan est toujours un combat qui en vaut la peine. Le premier ministre a affirmé en conférence de presse qu'il a dépensé entre 500 et 600.000 dollars comme frais juridiques à cet effet.
Reportage de Tabitha Mukamusoni, journaliste IJL