L’autonomie alimentaire du Québec passera aussi par le Saint-Laurent. Le collectif Manger notre Saint-Laurent en collaboration avec l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) propose quatre pistes de solutions pour aider à la commercialisation des produits marins localement.
« Cuisiner c’est voter, manger aussi c’est voter », lançait la cheffe Colombe St-Pierre du restaurant Chez Saint-Pierre, au Bic (Bas-Saint-Laurent) et porte-parole du collectif Manger notre Saint-Laurent.
La mission du collectif part d’un paradoxe peu connu du grand public en matière de pêcheries : les pêcheurs québécois exportent 80 % de leurs captures et les poissons mangés par les Québécois proviennent à près de 80 % de l’étranger.
L’objectif du groupe est de diminuer cet écart. Le collectif Manger notre Saint-Laurent s’est associé à l’Institut de recherche en économie contemporaine pour produire rapport détaillé présentant plusieurs constats sur l’état de l’économie des pêches au Québec ainsi que quatre propositions pour favoriser la commercialisation des produits de la mer sur le marché local.
Le collectif Manger notre Saint-Laurent propose la création d’une équipe d’intervention qui aurait pour tâches d’aider les différents acteurs de l’industrie à faire avancer leurs projets pour supporter la commercialisation des produits de la mer au Québec.
Ils suggèrent aussi de prendre davantage appui sur la Stratégie maritime du Québec pour développer de nouvelles infrastructures de ventes locales.
La traçabilité des produits pourrait aussi aider au développement de l’achat local de produits de la mer selon le collectif. Des initiatives de ce type existent déjà au Québec, notamment pour les produits gaspésiens, et permettent aux consommateurs d’avoir une idée précise d’où proviennent les produits qu’ils achètent.
Finalement le collectif propose de mettre en place un mécanisme régional pour coordonner l’offre et la demande des produits de la mer.
Priorité
C’est François L’Italien, chercheur à l’Institut de recherche en économie contemporaine, qui a présenté l’imposant rapport présenté jeudi en conférence de presse virtuelle.
« C’est propositions, nous les avons envisagés comme un tout. Mais si on doit nommer une priorité, ce serait de mettre sur pied une équipe tactique parce que c’est en faisant cela qu’on nous serons en mesure de démontrer la pertinence de développer de nouveaux défis », explique le chercheur en entrevue à la radio CJTB.
François L’Italien souligne l’importance de s’allier aux pêcheurs-transformateurs dans l’objectif de bâtir peu à un peu un marché intérieur plus solide.
« Si on offrait aux pêcheurs-transformateurs québécois de nouvelles options aussi bien pour la diversification de produits que pour la distribution vers le marché intérieur, on pourrait convaincre ce segment névralgique d’innover » ajoute le chercheur.
Ce dernier souligne l’importance de convaincre les acteurs de l’industrie de la pêche non pas avec des arguments, mais des retombées intéressantes pour l’industrie et pour ceux qui en vivent.