Il y a 10 ans à peine aux TNO, pratiquement aucun service n’était dédié aux hommes vivant des difficultés et ayant des comportements violents, indique M. Greenland. On voit encore beaucoup d’hommes qui vivent dans les rues et qui luttent chaque jour dans la honte. Ils ont honte de choses qu’ils ont faites, honte de ce qu’ils font encore aujourd’hui et de ce qu’ils ne font pas pour y remédier. Ils regrettent que leur relation amoureuse ait pris fin à cause des choix qu’ils ont faits. »
« Un programme d’aide aux hommes faisant usage de la violence dans leur relation a été mis sur pied il y a quelques années, souligne-t-il. Les gens ont rapidement désigné les participants comme des hommes dangereux. Ce ne sont pas des hommes dangereux, ce sont des hommes qui ont fait des erreurs. Ces mêmes hommes ne croient pas que j’ai pu être moi-même un homme dangereux. Tel policier, tel enseignant ou tel travailleur social l’est peut-être aussi. Il n’y a pas d’étiquette qui désigne un homme dangereux. »
Pour M. Greenland, la violence sexuelle n’est donc certainement pas l’apanage des hommes autochtones du territoire. « Les hommes provenant de milieux privilégiés doivent reconnaitre qu’ils sont aussi responsables. S’ils sentent qu’ils ne font pas partie du problème, ces hommes devraient s’assoir et écouter les problèmes vécus par d’autres hommes. Ils constateront peut-être des similarités dans leur entourage. Ils comprendront peut-être qu’ils sont susceptibles de faire eux-mêmes subir des formes de violence aux femmes qui les entourent. »
« Tous les hommes doivent comprendre qu’on fait des choix dans la vie. On peut choisir de fuir nos responsabilités, et vivre avec les conséquences des blessures et de la douleur qu’on a fait subir aux femmes qui nous entourent. Il faut amener les hommes faire des choix différents, pour permettre aux femmes d’être en sécurité, où qu’elles se trouvent », résume-t-il.