Des propositions qui manquent d’ambition : c’est en ces termes que sont décrits les programmes d’études suggérés par le GTNO pour la nouvelle Université polytechnique, dans une lettre signée par la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty.
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En vue de l’implantation éventuelle d’un campus au centre-ville de Yellowknife, la municipalité a mandaté une firme externe pour mener une étude de faisabilité et de rentabilité entourant le projet d’Université Polytechnique. C’est au nom du Comité consultatif universitaire/postsecondaire de Yellowknife que la lettre de la mairesse a été acheminée au ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, R.J. Simpson.
Selon le président du comité UPAC, le conseiller municipal Julian Morse, en regard des résultats de cette étude, le GTNO se dirigerait vers un modèle semblable à ce que propose déjà le collège Aurora. « Le collège a été remis à neuf plusieurs fois, ce qui n’a jamais assuré son succès », a-t-il affirmé lors d’une rencontre du conseil municipal, le 5 septembre.
Une occasion manquée
Selon le comité UPAC, avec les programmes d’étude proposés pour la nouvelle université, le GTNO échouera à se démarquer au sein du Canada et à travers le monde, et aura peu à offrir pour attirer des étudiants de l’extérieur du territoire. « [Ces programmes d’études] ne seront pas concurrentiel par rapport à l’Université du Yukon, qui est juste à côté d’ici et qui sera une compétitrice directe », a avancé M. Morse.
Une occasion manquée, selon lui, de contribuer à développer un réseau d’étude et de recherche solide dans le Nord canadien. « Ce que nous espérons, c’est de créer des partenariats, a-t-il ajouté. Notre université serait perçue comme une partenaire pour des institutions comme l’Université du Yukon, en proposant une offre de programmes élargie qui nous permettrait de contribuer au développement d’un réseau d’établissement postsecondaire pour le Nord du Canada. »
(Écoutez les propos du conseiller municipal Julian Morse)
« Il y a beaucoup de financement de prévu pour ce genre d’établissement dans le Nord. Or, en allant dans la direction proposée par le GTNO, nous craignons que la majeure partie de ce financement aille vers des institutions comme l’Université du Yukon, a-t-il indiqué. C’est le moment pour nous de mettre en lumière les risques qui seront associés à un tel manque d’audace. »
(Écoutez les propos du conseiller municipal Julian Morse)
Des programmes non compétitifs
« Les domaines de spécialisation proposés sont trop larges, et ne focalisent pas sur ce qu’une université polytechnique pourrait ou devrait offrir dans le Nord canadien », résume-t-on dans la lettre envoyée au ministre.
Le comité UPAC y déplore notamment qu’aucun programme en sciences sociales ne soit inclus dans les propositions. « Le secteur public est un important employeur dans le Nord et un tel programme permettrait le développement de l’esprit critique nécessaire au succès en recherche et en analyse, souligne-t-on. Les diplômes en sciences sociales sont populaires parmi les étudiants internationaux et canadiens. En les excluant, nous manquons l’occasion d’étendre notre population étudiante. »
On déplore également que les domaines d’étude proposés se limitent aux technologies entourant la machinerie et le commerce, en n’incluent pas les hautes technologies, comme la programmation.
« Le fait de n’accorder que peu d’importantes aux nouvelles technologies, dans un contexte où le travail à distance peut générer de l’emploi dans des endroits reculés, est une occasion manquée, sachant que le secteur minier évolue vers les technologies à distance et automatisées », indique-t-on dans la lettre.