Les travailleurs et travailleuses d’ArcelorMittal « au sud », soit en Montérégie et à Montréal, ont répondu à l'appel des sections locales 5778, 6869, 8664, 7401 et 7401-FP du Syndicat des Métallos à Port-Cartier, Fermont et Fire Lake, en leur apportant un appui financier afin de leur permettre de pouvoir maintenir leurs manifestations pendant les heures du couvre-feu.
Les 5 sections locales du Syndicat des Métallos (SL 6586 et SL 8060 à l’usine de Contrecœur Est, SL 6586-2 - Feruni à Contrecœur, SL 6951 - usine de Contrecœur Ouest, SL 8897 à Longueuil et SL 9399 à Saint-Patrick) transmettent cette semaine un premier montant totalisant 14 000 $. Des montants récurrents, qui pourraient être plus élevés suivant les assemblées générales des membres qui se tiendront dans les prochains jours, s’ajouteront par la suite.
« Nos confrères et consœurs posent un geste courageux pour qu’une part des profits astronomiques d’ArcelorMittal retourne dans l’économie du Québec. Nous sommes solidaires des gens du Nord et les appuierons financièrement tout au long du conflit. Nous répondrons aussi présents pour les appuyer dans la rue si des mobilisations s’organisent plus près de nous », explique le président de la section locale 6951 et porte-parole du Comité de solidarité de l’acier, Yves Rolland.
« Nous avons le même employeur, nos confrères et consœurs extraient la richesse du Québec au nord et nous la transformons dans les usines au sud. Leur bataille pour l’économie d’ici et pour le respect est aussi la nôtre », ajoute M. Rolland.
Rappelons que les sections locales du Syndicat des Métallos à Port-Cartier, Fermont et Fire Lake ont déclenché une grève générale illimitée le lundi 10 mai dernier. Depuis mercredi dernier, 21 constats d'infraction ont été remis aux Métallos se trouvant à l'entrée de la mine pendant le couvre-feu, totalisant plus 31 000$ en contravention.
Le Syndicat des Métallos a diminué le nombre de piqueteurs à l’extérieur devant les installations d’ArcelorMittal pendant la période de couvre-feu à trois personnes afin de se conformer aux règles sanitaires. Les Métallos précisent que le piquetage permet de constater les entrées et sorties des installations d’ArcelorMittal afin de s’assurer que seuls le personnel autorisé, les cadres, y ait accès.
La semaine dernière présidente du local 5778 des Métallos, Karine Sénéchal, a lancé un appel au soutien des Métallos à travers tout le Québec afin de pouvoir continuer les lignes de piquetage devant la mine, pendant le couvre-feu.
Pas de mesures d'exception prévues pour les grévistes selon le ministère de la Santé
Selon le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, il n'existe pas d'exception permises aux consignes sanitaires en vigueur pour les grévistes qui outrepassent le couvre-feu.
Les services policiers qui font appliquer le décret en place doivent donc remettre des constats d'infraction aux grévistes qui choisissent de piqueter à la ligne de piquetage entre 21h30 et 5h.
« Les grévistes doivent respecter les mesures de confinement, dont le couvre-feu. Ils peuvent faire la grève, mais le tout doit se faire avec prudence afin de préserver la santé de la population et les capacités de notre réseau de la santé, » a répondu la responsable des relations avec les médias, Marjorie Larouche.
Une rencontre avec les dirigeants de la minière
Les comités de négociation du Syndicat des Métallos ont eu une rencontre par vidéoconférence vendredi matin avec le président-directeur général d'ArcelorMittal Mines Canada, Mapi Mobwano, ainsi que le président de la multinationale ArcelorMittal, Lakshmi Mittal.
La réunion, d'une durée de 3 heures, visait à expliquer les motifs du conflit actuel ainsi que l’amertume exprimée par les membres du Syndicat des Métallos lors des plus récentes assemblées. Le Syndicat ajoute qu'aucune négociation n'a été faite lors de cette rencontre.