Le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a publié vendredi matin le rapport final de la commission d’enquête sur le projet d’augmentation de la capacité d’entreposage des résidus miniers et des stériles de la mine de fer du lac Bloom.
La commission qui a été mandatée pour enquêter sur l’initiative a conclu de ne pas recommander que le projet soit autorisé tel qu’il a été présenté par Minerai de fer Québec (MFQ). La conseillère en communication au BAPE, Alexandra Barbeau :
Extrait – Alexandra Barbeau – Conclusion du BAPE
Rappelons que le projet déposé la minière voulait notamment agrandir l’endroit où sont entreposés les résidus miniers grossiers, ajouter deux haldes à stériles, ainsi qu’expandre une halde déjà en place. La construction de ces infrastructures permettrait une hausse de la production annuelle de 8,5 à 16 millions de tonnes (Mt) de concentré de fer, selon l’entreprise affiliée à Champion Iron.
« La commission est d’avis que l’initiateur n’a pas fait la démonstration que les solutions retenues pour la gestion des rejets miniers sont celles qui minimisent les impacts sur les milieux humides et hydriques, en particulier la solution proposée pour les résidus miniers grossiers, qui aurait un empiètement de 151 ha sur les lacs et cours d’eau, dont un lac de plus de 88 ha. En conséquence, la commission recommande que le projet ne soit pas autorisé tel que présenté. Elle est d’avis que l’échéancier des travaux donnerait suffisamment de temps à l’initiateur pour qu’il mène les études additionnelles nécessaires à la révision des solutions de rechange. » – Extrait du document « Les points saillants – Rapport d’enquête et d’audience publique no 361
La commission d’enquête dit par contre reconnaître les efforts de MFQ pour assurer une meilleure protection de l’environnement depuis la reprise des activités en 2008. Elle est d’avis que l’entreprise pourrait trouver une solution pour augmenter la capacité d’entreposage de ses résidus miniers et des stériles, qui permettrait de minimiser son empreinte environnementale, ajoutant que le projet est important pour la Ville de Fermont, la Côte-Nord et les communautés autochtones, puis qu’il prévoit générer des retombées économiques importantes jusqu’en 2040.
Dans un communiqué envoyé à la radio CFMF 103,1 vendredi, le regroupement d’organismes environnementaux, qui s’est exprimé lors des premières audiences sur le projet, a accueilli « favorablement » les conclusions du BAPE rendues publiques vendredi matin. « Le BAPE donne raison aux nombreux citoyens, experts et organismes qui sont intervenus lors des consultations publiques », a indiqué la directrice générale d’Eau Secours, Rébecca pétrin. « Québec doit exiger des solutions de rechange pour empêcher la destruction des milieux humides et hydriques, sans quoi le projet ne peut pas aller de l’avant », a-t-elle ajouté, par voie de communiqué.
Pour sa part, Minerai de fer Québec a refusé de réagir à la conclusion présentée au rapport avant d’en avoir fait « une lecture attentive ». La spécialiste en communications de la minière, Audrey Giboulet, a toutefois insisté pour mentionner que le projet proposé « respecte en tout point le cadre légal et réglementaire actuel, qu’il a fait l’objet d’une analyse rigoureuse par 17 experts avec plus de 12 scénarios possibles, et qu’il a été développé en se basant sur la meilleure solution globale du point de vue des aspects environnementaux, sociaux et techniques ». Elle ajoute que MFQ est « engagée à mettre en œuvre plus de 120 mesures d’atténuation permettant de minimiser les impacts ».
Le rapport complet contient une description détaillée du projet, les opinions et les préoccupations des participants, l’analyse de la commission ainsi que l’ensemble des constats et des avis qu’elle en dégage. Les points saillants sont également disponibles dans une fiche synthèse, disponible sur le site web du BAPE.
Davantage de réactions sont à venir la semaine prochaine au CFMF 103,1.
Voici le lien vers la documentation complète du projet d’augmentation de la capacité d’entreposage des résidus miniers et des stériles de la mine de fer du lac Bloom
Voici l’entrevue complète réalisée avec la conseillère en communication au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), Alexandra Barbeau :