Au nom de toutes les associations de joueurs du territoire, Hockey TNO rencontrera le 13 juillet l’administratrice en chef de la santé publique, pour discuter d’un possible retour au jeu sécuritaire dès l’automne.
À l’heure actuelle, l’ouverture des patinoires aux joueurs de hockey n’est prévue qu’en phase 4 du plan d’assouplissement des mesures sanitaire, c’est-à-dire lorsqu’un vaccin ou un traitement sera disponible. Si cette restriction reste inchangée, la saison 2020-2021 sera vraisemblablement annulée.
Comme l’explique le directeur général de Hockey TNO, Kyle Kulger, l’objectif de l’association n’est pas d’avoir droit à un début de saison conventionnel, mais de permettre aux joueurs des ligues de retourner sur la patinoire, d’une façon ou d’une autre, en octobre. Dans cette perspective, M. Kulger se montre confiant.
« Il est important de retenir qu’un retour au hockey, pour nous, ne signifie pas nécessairement un retour à des compétitions de cinq contre cinq, assure-t-il. Nous nous rendons à cette rencontre l’esprit ouvert, dans le but de trouver des solutions qui nous permettront de retourner sur la glace pour la saison 2020-2021 de façon sécuritaire, en travaillant avec la santé publique. »
(Écoutez les propos de Kule Kulger, directeur général de Hockey TNO:)
La santé publique considère le hockey comme une activité à haut risque de transmission de COVID-19, en raison, notamment, des conditions froide et sèche des arénas qui favorisent la transmission du virus entre individus. Les visières ne sont pas considérées comme un équipement protecteur face à COVID-19, puisqu’elles risquent de ne pas rester en place durant le jeu.
Hockey TNO a entrepris ses démarches auprès de l’administratrice en chef de la santé publique en juin, en se fiant aux lignes directrices de sécurité publiées par Hockey Canada, à l’attention des associations de chacun des territoires et des provinces. L’Alberta, par exemple, qui accueille lors de tournois plusieurs équipes et joueurs ténois, a émis son plan de retour au hockey le 30 juin, de concert avec les exigences du gouvernement de l’Alberta en matière de Santé et de sécurité, et des lignes directrices de Hockey Canada.
Inquiétude dans les ligues
L’Association du hockey mineur de Hay River rassemble plus de 150 joueurs. Pennie Pokiak, présidente de l’association, apprenait en mai, en même temps que l’ensemble des TNO, que le retour au hockey n’était pas prévu pour cet automne.
« Ce fut un grand choc pour plusieurs d’entre nous, affirme-t-elle. Surtout en voyant que d’autres sports étaient permis dès la phase deux du plan, comme le basketball, qui génère beaucoup de contacts physiques, tandis que, dans le Nord, le contact est proscrit entre hockeyeurs. »
La municipalité de Hay River a récemment été privée de deux saisons de hockey, en raison de la récente construction d’un nouvel aréna. Une interdiction de jouer cette année aurait ainsi, selon Mme Pokiak, des conséquences importantes pour les jeunes. « Il serait désastreux qu’on leur enlève une autre saison de hockey, surtout par les temps qui courent. Certains jeunes ne pratiquent que ce sport. Pour eux, c’est beaucoup plus qu’une activité physique. »
Elle craint également qu’une telle situation incite encore plus de jeunes à quitter la région. « Nous l’avons observé de plus en plus au cours des dernières années : plusieurs jeunes très talentueux quittent le Nord pour jouer au Sud. C’est un réel désavantage. Nous ne voulons pas perdre nos joueurs, mais c’est ce qui va se produire si la saison est annulée. »
Défis logistique pour les municipalités
Cette restriction imposerait également un défi aux municipalités, puisque la saison de hockey contribue normalement à rentabiliser l’ouverture des arénas. Le service des loisirs de la municipalité de Hay River attend la conclusion de la rencontre entre Hockey TNO et les autorités de santé publique, afin de se préparer à un éventuel plan B.
« Ouvrir une patinoire coute très cher. L’objectif est de récupérer 30 % des couts d’opération liée à l’ouverture de l’aréna, mais ce sera très difficile si nous n’avons pas nos groupes communautaires réguliers », explique Stéphane Millette, directeur des services récréatifs de Hay River.
La municipalité se prépare ainsi à s’adapter, en développant sa programmation publique pour les résidents. On compte également proposer aux clubs de patinage artistique et de patinage de vitesse de Hay River d’augmenter leur temps d’utilisation de la patinoire.
Dans l’ensemble, malgré les défis qu’imposerait l’annulation de la prochaine saison de hockey, le directeur des loisirs se montre satisfait du travail de collaboration de la santé publique. « Avec la crise actuelle, il difficile de planifier les choses autrement que quelques semaines à l’avance », concède-t-il.
« Les documents et l’aide qu’on nous a fournis dans le cadre du plan “Une reprise avisée” nous ont permis de tout planifier pour cet été, ajoute-t-il. Nous avons des groupes utilisateurs qui utilisent nos terrains de balle, les terrains de golf sont ouverts depuis plusieurs semaines, nos espaces verts sont très bien utilisés et nos programmes récréatifs vont de l’avant. Nous nous adapterons pour l’automne en fonction de la situation. »