La confusion règne entre les bilans par région du gouvernement provincial et les chiffres du CISSS de la Côte-Nord. À 13h 15 mardi, le portail web Quebec.ca présentait un bilan de 114 cas déclarés sur la Côte-Nord alors qu’avec les informations du CISSS on pouvait se réjouir d’une quatrième journée sans augmentation à 113 cas. Un problème d’algorithme serait responsable de la confusion.
Le médecin-conseil du CISSS de la Côte-Nord Richard Fachehoun l’assure, le bilan du CISSS de la Côte-Nord (113 cas) est exact. Un problème dans les système informatique serait plutôt à l’origine de la différence entre les deux bilans.
«Ce qui est arrivé c’est que l’Institut (national de santé publique) a changé son algorithme pour aller chercher les informations dans notre base de données. Il se peut que certaines personnes avaient une adresse sur la Côte-Nord et une adresse dans une autre région. Avec ce changement là, c’est l’adresse sur la Côte-Nord qui a été identifiée. Ça fait comme si on avait un cas supplémentaire, mais ce n’est pas un cas que l’on connaît, on a jamais géré cette personne là. Des démarches sont en cours pour corriger la situation dans les plus brefs délais» assure Dr Richard Fachehoun lors du point de presse du CISSS de la Côte-Nord, mardi après-midi.
Accompagnement des malades
Après avoir revu les protocoles la semaine dernière, le CISSS a finalement clarifié les règles en vigueur pour l’accompagnement des adultes atteints de la COVID-19 vers l’hôpital désigné de Québec.
A priori, aucun adulte ne pourra être accompagné lors d’une hospitalisation, ni à bord de l’appareil Medevac, ni sur un autre vol commercial.
Toutefois, la directrice générale adjointe Dyane Benoit ouvre la porte aux «cas humanitaires» qui pourraient être évalués au «cas par cas». Dans cette éventualité, le CISSS appliquerait la politique de transport des usagers qui permettrait à un proche d’accompagner une personne malade et de voir le coût du billet d’avion défrayer par le CISSS.
Ce sera toutefois à l’hôpital désigné de Québec de décider si un malade peut recevoir un visiteur. Normalement, seuls les malades en fin de vie peuvent recevoir un visiteur lors d’une hospitalisation.
Dans le cas d’un enfant atteint de la COVID-19, un parent pourrait être autorisé lors d’une évacuation par MED-EVAC s’il y a suffisamment d’espace disponible à bord de l’appareil, selon le CISSS de la Côte-Nord.
Déconfinement progressif
Comme l’ensemble de la population, les gestionnaires du CISSS de la Côte-Nord se réjouissent de voir le bilan de la pandémie plafonner dans la région.
Le docteur Richard Fachehoun a trois pistes de solutions pour explique ce «plateau».
«La première explication c’est qu’il y a une baisse réelle des cas dans la communauté. La deuxième c’est qu’il y a peut être un goulot d’étranglement. Ça peut être une baisse de l’accès aux tests de dépistage. Il y a eu une confusion au niveau de la ligne téléphonique, mais cela a été corrigé. Malgré cela on a toujours le plateau. Et la troisième explication, c’est le hasard, mais au ça fait plus de dix qu’on a un plateau donc l’effet du hasard s’estompe» assure Dr Fachehoun.
Pour assurer l’accès aux tests de dépistage, le Dr Fachehoun invite les gens qui souhaitent être dépistés de préciser, lors de leur appel, qu’ils résident sur la Côte-Nord.
«Automatiquement ils seront redirigés vers une ligne téléphonique où on va leur offrir un test de dépistage», ajoute le médecin-conseil.
Une brique à la fois, le déconfinement se concrétisera sur la Côte-Nord. Les barrages routiers, notamment celui de Kegaska, demeureront en place, assure le CISSS de la Côte-Nord.
«Pour l’instant, il n’y a pas de remise en question des barrages routiers. Au fur et à la mesure que la situation va évolué, il y aura des ajustements» explique Dyane Benoit.