Le mercredi 23 novembre en fin d'après-midi, Joanne Fortin relaxe paisiblement dans son salon lorsque soudainement, un coup de fusil retentit bruyamment à ses oreilles. Empreinte de curiosité, mais ayant une très bonne idée de ce qui vient de se passer, elle se dirige vers la provenance du son et surprend un véhicule de marque « Jeep ». À bord de celui-ci, trois passagers ainsi qu’un chevreuil sans vie étendue sur la banquette arrière.
Cette fois, madame Fortin en a eu assez. On dit « cette fois », parce que des situations comme ça, il y en a souvent, voire trop souvent, confirme des résidents du rang 5 & 6 à Saint-Quentin. Après avoir vu le véhicule filer à toute allure après une brève interaction entre elle et le conducteur, Joanne Fortin a choisi de dénoncer publiquement ces actes sur les réseaux sociaux le lendemain matin. Il s’en est suivi d’une forte réaction de la part des citoyens du Restigouche-Ouest, où tous s’entendent sur la dangerosité de cet évènement.
« C’est un geste cruel et irrespectueux. Pour moi, les gens qui font ça sont clairement malades »
- Une citoyenne qui préfère garder l’anonymat.
Un garde de chasse a pourtant réussi à intercepter les chasseurs, mais les aurait laissé partir dû à la présence d’un passager autochtone. Pourtant, comme on peut voir sur cette photo, la bête a été abattue à environ 50 mètres d’une résidence, alors que la loi exige une distance minimum de 400 mètres.
Les gardes de chasse semblent avoir les mains liées en raison des chasseurs ayant en leur possession leur « carte autochtone », affirme un propriétaire d'une érablière à Kedgwick. Celui-ci nous a d'ailleurs fait mention d’une problématique quotidienne alors que ces chasseurs utilisent les chemins qui sont déneigés à des fins d’opérations acéricoles, et chassent tout près des employées.
« Ces temps-ci, ils tuent des orignaux tous les jours. C’est dérangeant au niveau de la sécurité. Ils utilisent les chemins que nous avons ouverts pour faire notre travail, ils ignorent délibérément les affiches d’avertissements, ils viennent donner des coups de carabines exactement là où l’on travaille. C’est irrespectueux, mais surtout extrêmement dangereux », affirme ce propriétaire d’érablière.
Reportage de Maxime Gauthier sur les ondes du Fm90 :