Grâce à l’aide du fédéral, à mi-parcours, le gouvernement des TNO anticipe terminer l’exercice financier 2020-2021 avec un excédent budgétaire de 34 millions $.
Malgré l’explosion des dépenses et les pertes de revenu provoquées par la pandémie depuis le printemps dernier, le gouvernement des TNO devrait terminer l’année avec un surplus budgétaire plus élevé que ce qui était anticipé avant la crise. Avec l’apport des fonds d’urgence fournis par Ottawa, qui s’élèvent jusqu’à maintenant à 92 millions $, on prévoit que les recettes fiscales de l’année surpasseront les dépenses, pour laisser dans les coffres de l’État un excédent budgétaire de 34 millions.
La ministre des Finances, Caroline Wawzonek, en a fait l’annonce dans le cadre d’une mise à jour budgétaire présentée à l’Assemblée législative. « Nous sommes, dans une certaine mesure, chanceux qu’une bonne partie du budget des Territoires du Nord-Ouest provienne des transferts du gouvernement fédéral, soit 80 % », a-t-elle ensuite commenté lors d’une rencontre avec les médias, le 20 octobre.
Budget : choix difficiles en perspective
Les montants d’aide d’urgence vouée, entre autres, au système de santé, aux écoles, ou encore à certains secteurs d’activité comme l’aviation, ont ainsi pallier aux pertes de revenu engendrées par la crise sanitaire. Parmi les pertes on note la diminution des prélèvements d’impôts, les mesures d’allègements fiscaux aux entreprises, et d’importantes pertes de revenus sur les ressources naturelles.
Or, la durée et l’ampleur des impacts de cette crise demeurent toujours indéterminés, et la ministre entend relever les défis à venir avec des budgets limités. À l’heure actuelle, il est toujours exclu de renflouer les coffre en augmentant les taxes et l’impôt sur le revenu ou encore en haussant à nouveau la limite d’emprunt territoriale. Le plafond d’emprunt s’élève maintenant à 1,8 milliard $ suite à une hausse récente de 500 millions $ accordée dans la foulée de la réponse à la pandémie.
« La réalité, c’est que la gestion des dépenses devra être le principal élément qui permettra au GTNO de prendre une trajectoire budgétaire durable, a indiqué la ministre Wawzonek. Il faudra nous concentrer sur les choix difficiles que nous devrons prendre afin de ne pas vivre au-dessus de nos moyens, tout en fournissant les programmes et services dont ont besoin les résidents des TNO, spécialement dans le contexte de COVID-19. »
« Cependant, je veux être très claire : la gestion des dépenses ne signifie pas que nous allons réduire les dépenses », a-t-elle précisé, en ajoutant que le GTNO souhaite miser sur l’efficacité des dépenses afin de « tirer le maximum de chaque dollar ». La ministre met ainsi l’accent sur l’importance de mettre en place des budgets et des programmes centrés sur les besoins actuellement imposés par la pandémie.
« Au ministère de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, par exemple, l’argent qui serait normalement dédié à des initiatives marketing à grande échelle ne représente sans doute pas le genre de dépense que nous prioriserons pour l’instant. Nous préférerons nous concentrer à appuyer l’industrie, par exemple », a-t-elle avancé en point de presse.
Secteurs d’emploi chamboulés
Environ 4000 personnes, en majorité non-résidentes des TNO, ont perdu leur emploi au point culminant de la crise, en juin. Pour les résidents, ce nombre descend à environ un millier. Si le gouvernement des TNO prévoit que, d’ici la fin de l’année 2020, le niveau d’emploi devrait atteindre 90 % de ce qu’il était avant la pandémie, ce retour au travail sera toutefois différent d’un secteur à l’autre. « Certains secteur seront beaucoup plus durement touchés et n’atteindront pas le niveaux d’embauche d’avant la pandémie, tandis que d’autre reviendront entièrement à la normale », a indiqué Mme Wawzonek.
La ministre a également souligné des préoccupations quant aux « changements de structures » de certains emplois. « Le nombre d’heures travaillées, l’équilibre entre les emplois à temps plein et à temps partiel, et d’autres paramètres de ce genre pourraient ne pas revenir à la situation qui prévalait avant la pandémie, a-t-elle souligné. Ainsi, même si certains secteurs retrouvent 90 % du nombre d’emplois d’avant la pandémie, la qualité de ces emplois pourrait ne pas être la même, que ce soit en matière de paie ou de nombre d’heures offertes. »