Le contexte : le 21 octobre dernier de nombreux usagers (surtout des étudiants) du site Instagram ont partagé une vidéo d'une classe à distance de l'école Henri-Bourassa située à Montréal-Nord. En français aussi bien en anglais, l'enseignant, Vincent Ouellette, prononce, à maintes reprises, le mot commençant par la lettre N.
Le 30 octobre 2020, les Béliers solidaires, regroupement composé d'anciens et actuels étudiants de l'école Henri-Bourassa à Montréal, manifestent leur solidarité aux étudiants dans le périmètre de l'école. (Photo courtoisie les Béliers solidaires)
En contre-réaction : les étudiants ainsi que d'autres internautes partagent abondamment la vidéo. Ils dénoncent les propos du professeur. D’anciens élèves se sont alors mobilisés pour dénoncer le fait que ce professeur tiendrait de tels propos depuis des années.Le 25 octobre 2020, d'anciens et actuels élèves de l'école secondaire Henri-Bourassa s'unissent. Ils créent une page Facebook sous le vocable «Béliers solidaires». Le même jour, ils mettent en ligne une vidéo de dix minutes dans laquelle on peut voir des étudiants de différentes cohortes témoigner contre leur professeur.
Leurs objectifs : les «Béliers solidaires» affirment qu'ils sont solidaires avec les enseignants racisés qui font face à des obstacles institutionnels dans leur milieu de travail. Ils souhaitent, également, le démantèlement des mécanismes d'oppression dans leur communauté. Leur lutte, disent-ils, est antiraciste, féministe, queer, intergénérationnelle et intersectionnelle. Ils précisent du même coup être solidaires avec les enseignants racisés qui font face à des obstacles institutionnels dans leur milieu de travail.
La députée de Bourassa-Sauvé à l’Assemblée Nationale, Paule Robitaille, dit être à l'écoute de ces jeunes qui ont livré des témoignages troublants disant s’être sentis humiliés, offensés, par des termes employés par ce professeur au cours des années. Elle précise que nul ne peut demeurer insensible à ces cris du cœur. Ce sont des allégations graves, la liberté d’expression vient avec une responsabilité, ajoute-t-elle.
Il faut noter que le Regroupement des intervenants et intervenantes d'origine haïtienne (RIIOH) demande au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l'île de prendre ses responsabilités et de sévir contre l'enseignant Vincent Ouellette et contre le directeur de l'École secondaire Henri-Bourassa. Le RIIOH est prêt à prendre toutes les dispositions légales et légitimes susceptibles d'aider à garantir la protection des jeunes de toute origine de la société québécoise, notamment des élèves racisés déjà victimes des maux de toute sorte qui les contraignent trop souvent au décrochage social et scolaire.
Par ailleurs, rappelons que la Commission scolaire de la Pointe de l'Île (CSSPI) mène une enquête, et compte suivre de près la situation.
Vendredi, le 30 octobre 2020 à 14h30, les Béliers solidaires ont organisé une activité de «Solidarité aux Béliers». Cet événement était ouvert au grand public pour démontrer de la solidarité envers les élèves de l'école suite à leurs témoignages. Il le fallait, affirment-ils, puisque les derniers jours ont été difficiles pour les élèves de l'école Henri-Bourassa.
Nous avons rencontré Wiel Prosper, ancien élève de l'école voisine Calixa Lavallée et très impliqué avec les Béliers solidaires. Wiel Prosper est réalisateur, travailleur social et militant antiraciste des droits civiques et antiraciste québécois. Il est le confondateur de Républik Montréal-Nord et de Hoodstock. Wiel Prosper a déjà été chroniqueur au HuffPost et à La Presse et un correspondant québécois pour le magazine haïtien Challenges.
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