Triste record : 1 548 personnes sont mortes de surdoses cette année en Colombie-Britannique. Ce bilan pourrait encore s’aggraver selon la coroner en chef de la province, Lisa Lapointe, puisque l’offre de drogues illicites devient de plus en plus toxique.
Les services du coroner provincial ont dénombré 153 décès soupçonnés de toxicité médicamenteuse en novembre 2020. Une augmentation de 89% par rapport à novembre 2019 (81). En octobre 2020, 164 personnes avaient déjà perdu la vie à la suite d’une surdose.
En moyenne cinq personnes sont décédées chaque jour dans la province à cause de surdoses de drogues illicites. Plus des trois-quarts sont des hommes : «Au cours des cinq années de cette urgence de santé publique, plus de 6 500 familles ont vécu le chagrin et la tristesse de perdre un être cher à cause de la condition médicale difficile de la toxicomanie», déplore Mme Lapointe.
Aussi, elle indique que les résultats de la toxicologie montrent qu’un plus grand nombre de personnes décédées entre avril et novembre avaient des concentrations extrêmes de fentanyl, par rapport aux mois précédents.
Les principales conclusions préliminaires de ces rapports de décès dus à la drogue montrent que les villes qui ont connu le plus grand nombre de décès dus à la toxicité des drogues illicites en 2020 sont Vancouver, Surrey et Victoria.
En 2020, 70% des victimes étaient âgées de 30 à 59 ans, et le taux de mortalité attribuable aux drogues illicites chez les hommes a continué d’augmenter en novembre 2020, tandis qu’il a diminué chez les femmes.
Les taux de mortalité attribuables à des drogues illicites chez les personnes âgées de 19 à 59 ans ont tendance à baisser depuis plusieurs mois. Cependant, les taux chez les 60 ans et plus ont tendance à augmenter. Les taux parmi les moins de 18 ans restent faibles.
Les taux de mortalité dus à la toxicité des drogues illicites d’Island Health ont été à la baisse au cours des derniers mois. Cependant, tous les autres taux des autorités sanitaires restent élevés.
Le fentanyl ou ses analogues ont continué d’être détectés dans plus de 80% des décès liés à la toxicité des drogues illicites en 2020. La cocaïne et la méthamphétamine sont les autres drogues les plus couramment détectées.
Environ 55% des décès dus à la toxicité des drogues illicites sont survenus dans des résidences privées cette année.
En septembre, l’agent de santé provincial a autorisé plus de professionnels de la santé à prescrire des médicaments de substitution à ceux qui consomment des drogues de rue toxiques.
Mme Lapointe affirme que le fait d’offrir à plus de gens un accès à des alternatives pharmaceutiques aidera à réduire les méfaits causés par le marché des drogues illicites.
En effet, aucun décès n’a été signalé dans les sites de consommation supervisée ou de prévention des surdoses cette année..
Au milieu de deux urgences de santé publique, Sheila Malcolmson, ministre de la Santé mentale et des toxicomanies, a déclaré que la COVID-19 a amplifié les effets de la crise des surdoses et aggravé la situation :
«Avant la pandémie, mon prédécesseur, Judy Darcy, ainsi que nos partenaires de première ligne, ont travaillé dur pour commencer à construire un système qui a fait baisser les décès par surdose pour la première fois depuis 2012. Le COVID-19 nous a fait reculer avec un pic dramatique dans la toxicité des médicaments”.
La ministre s’est engagée à trouver “de nouvelles façons de séparer les gens de l’approvisionnement en médicaments empoisonnés, à construire davantage de lits de traitement et de réadaptation et à aller de l’avant dans la décriminalisation pour réduire la stigmatisation “.
Vous pouvez retrouver la liste des actions de la province en réponse aux surdoses ici.