2.3 milliards de barils de pétrole, c’est ce que contiendrait le nord du golfe du Saint-Laurent, à une centaine de kilomètres des côtes de la Basse-Côte-Nord, selon les estimations de Russell Duncan.
L’Albertain est à la tête de Sky Hunter Corporation et de 9161-7795 Québec inc., l’entreprise qui possède depuis plus d’une vingtaine d’années les huit permis d’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent, à une centaine de kilomètres au large des côtes de la Basse-Côte-Nord.
« Nous sommes des prospecteurs, ce n’est pas nous qui exploiterions ce pétrole, mais on estime qu’il y en a environ 2.3 milliards de barils dans les trois secteurs. C’est probablement du pétrole conventionnel et plus propre que ce qu’on peut retrouver dans les sables bitumineux », souligne Russell Duncan.
L’existence de ces permis a refait surface en ce début du mois de février. Dans la région, les élus ignoraient l’existence de ces permis.
Le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent Randy Jones s’est rapidement prononcé contre le projet lundi de même que le préfet de la Minganie Luc Noël, suivit par l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord, par la voix de son directeur Paul Nadeau.
La députée bloquiste de Manicouagan (fédéral) Marilène Gill s’est aussi prononcée contre le projet.
Écosystème fragile
L’idée d’exploiter les hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent passe mal dans la région en raison des impacts possibles sur les écosystèmes.
Le fondateur du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) Robert Michaud souligne que le golfe du Saint-Laurent est en fait une « mosaïque d’écosystèmes fragiles et nécessaires aux différences espèces qui habitent le golfe », comme les baleines, les crustacés ou le plancton.
« Le golfe n’est pas un espace ouvert comme les côtes de Terre-Neuve, c’est une mer intérieure. Il y a plusieurs secteurs très fragiles un peu partout», témoigne Robert Michaud.
Le directeur de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord rappelle le golfe du Saint-Laurent est le gagne-pain de nombreux pêcheurs de la Gaspésie à la Basse-Côte-Nord en passant par les Îles-de-la-Madeleine.
« Les zones visées par les permis d’exploration représentent jusqu’à 75% des ressources de homard et de crabe», souligne-t-il.
Québec a imposé un moratoire sur les activités liées aux hydrocarbures depuis une dizaine d’années. Le gouvernement provincial n’a pas la capacité de faire disparaître ces permis d’exploration existants, mais ne compte pas permettre à ces entreprises de lancer des activités d’exploration ou d’exploitation, selon Le Devoir.