Le service de police de Victoria, par l’intermédiaire de son chef Del Manak, a demandé et obtenu que la ville finance, à hauteur de 52 500 $, un déploiement d’officiers supplémentaires pendant cinq semaines dans et autour du quartier de Topaz Park, en raison de l’augmentation soudaine de la criminalité et des troubles dans cette zone.
Le chef de la police de Victoria, Del Manak, n’a pas mâché ses mots devant les conseillers ce jeudi en conseil municipal : « Ce qui se passe dans ce quartier est inexcitable, nous avons besoin de moyens supplémentaires ».
Depuis l’instauration du parc Topaz en centre d’hébergement provisoire pour les sans-abris, les services de police sont débordés. « Nous constatons une hausse des infractions dans les commerces et les résidences aux alentours du parc, des preuves de trafic de drogue, du recel d’objets volés. Nous avons dû intervenir, car une personne faisait bruler des objets dans un cadi, les flammes et les étincelles ont failli mettre le feu dans le campement » a-t-il énuméré.
Les services de police déplorent également une augmentation des violences sexuelles.
Les représentants des forces de l’ordre doivent par ailleurs faire face à des problèmes de logistique et d’équipement : « lorsque l’on intervient sur un appel, nous devons décontaminer nos uniformes, changer nos vêtements. Cela prend du temps avant que l’on puisse se redéployer. Nous avons également dû acheter des masques et des combinaisons, mais aussi des micros pour équiper individuellement chaque officier » a expliqué le chef de la police de Victoria.
Depuis vendredi, ce dernier a pris l’initiative de redéployer quatre officiers pour la surveillance du parc. « Nous avons besoin d’une présence accrue. Je ne vais pas attendre qu’il y ait un homicide. Les pompiers ne répondront pas sans l’escorte des policiers, le fire departement nous l’a clairement signifié. Les pompiers sont menacés. Les travailleurs sociaux également », a déclaré M. Manak.
Devant l’assemblée locale, le chef de la police a toutefois tenu à souligner que son intervention « n’a pas pour but de stigmatiser les personnes les plus vulnérables et marginalisées ». « Beaucoup de voisins veulent aider, ils reconnaissent le caractère exceptionnel de la situation, et veulent soutenir la communauté. Mais nous devons pouvoir remplir notre mission dans de bonnes conditions », a-t-il conclu.
En réallouant les fonds du plan « Long nigth, Great night », dotés de 182 000 $, et originalement destiné au financement de patrouilles de quatre membres des forces de l’ordre les vendredis et samedi soir dans le centre-ville durant l’été, les conseillers ont voté en du déploiement d’un fonds supplémentaire allant jusqu’à 52 500 $ pour 5 semaines à destination du service de police.
Les conseillers ont également voté un amendement à la motion principale qui propose d’utiliser 100 000 $ de ce même fond afin de réserver des logements pour les personnes vulnérables, y compris les personnes confrontées à la violence domestique.
Les services de la municipalité ont reçu instruction de déployer ces ressources si le conseil ne voit pas de mesures appropriées prises par la Province à cet égard avant le 27 avril.