Un retour sur le mois de la sensibilisation de l’adoption

Une famille de 4 marche main dans la main sur un trottoir légèrement mouillé
Le mois de novembre est le mois national de la sensibilisation à l'adoption (Photo: Emma Bauso)
Pierre Duguay-Boudreau - CKUM - MonctonNB | 30-11-2020
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Le mois de novembre est associé à plusieurs choses: les jours plus courts, le début de la période des fêtes ou encore la première neige. Mais, pour des milliers d’enfants et de parents à travers la province, le 11e mois du calendrier a une signification beaucoup plus importante. Au courant des 30 derniers jours, nous avons célébré le Mois national de la sensibilisation à l'adoption.

Ce mois est une opportunité de démystifier les différents mythes concernant l’adoption, mais aussi de mettre la lumière sur les 400 enfants qui sont toujours à la recherche d’une famille au sein de la province. 

La famille d’accueil et la famille adoptive

Le monde de l’adoption est parsemé de nuances et de distinctions légales qui peuvent porter à confusion initialement. C’est d’ailleurs le cas de la différence entre la famille d’accueil et la famille adoptive.

La famille d’accueil en est une qui exerce une protection temporaire d’un enfant retiré de sa famille biologique. Les personnes qui se portent volontaires comme tuteur éphémère pour un enfant doivent s’assurer de la santé physique, émotionnelle et psychologique du mineur jusqu’à, soit son retour au sein de sa famille biologique, ou encore son adoption.   

Un coup adopté, c’est un nouveau départ pour la vie de l’enfant. L’adoption est un processus légal qui fait en sorte que tout l’historique de l’enfant précédant l’adoption soit effacé, de son nom de famille jusqu’à son numéro d’assurance sociale. La famille adoptive devient ainsi la ‘vraie’ famille de l’enfant et tous les liens légaux avec la famille biologique sont coupés.

Un portrait de la famille Duguay

À Pont-Landry, municipalité en banlieue de Tracadie, habite la famille Duguay. Depuis une quinzaine d'années, Nicole et Éloi ont pris la décision de porter le chapeau de la famille adoptive, mais également celui de la famille d’accueil.

 

Pour Amanda, Nicole et Éloi sont ses parents depuis le premier jour. Issue d’une famille abusive, lorsqu’elle et sa fratrie fut finalement adoptée par ses nouveaux parents à l’âge de 6 ans, c’était comme le début d’une nouvelle vie.

Amanda, Matthew et Janie sont frères et sœurs. Ensemble, ils constituaient la première adoption de Nicole et Éloi. Ces derniers avaient déjà deux fils biologiques, mais leurs amours parentales n'étaient toujours pas rassasiées. La famille n’a cessé de grandir. Maintenant, elle compte 10 membres, 6 d’entre eux ont retrouvé le foyer des Duguay  à travers l’adoption. 

La famille Duguay bien vêtu devant un arbre de Noël

De gauche à droite: Daren, Amanda, Nicole, Maël, Guy, Éloi, Daniel, Sébastien et Janie Duguay (Photo: Amanda Duguay)

Bien que la dynamique d’une si grande famille qui joue également le rôle de maison d’accueil puisse sembler chaotique d’un œil extérieur, le mode de vie familiale n’est finalement pas si différent. C’est l’un des objectifs de Nicole, qui veut s’assurer que les enfants se sentent à la maison. Pour ce faire, tous les enfants se partagent les tâches et les responsabilités d'un foyer. Pour la figure maternelle du groupe, c’est un moyen d’améliorer la cohésion familiale.

Du côté d’Amanda, elle ne s’est jamais sentie différente des autres. Pour elle, son chez-soi également une maison de transition, où elle a l’opportunité d’aider d’autres enfants comme elle s’est fait aider.

Un processus long et bureaucratique

Bien que l’adoption soit en demande, le processus est loin d’être facile. La famille intéressée à adopter doit d’abord partager son intérêt auprès d’un.e travailleur.se social.e. Ensuite, la famille est accueillie par une montagne de formulaires et d’évaluation.

Dans les pires des cas, une adoption peut durer jusqu’à 10 ans. Le processus doit également être recommencé à chaque adoption.

Pour l’enfant, cette période de transition n’est pas toujours facile. Surtout lorsqu’il est issu d’une famille problématique. Lorsque tout est terminé, autant les parents que les enfants sont soulagés: 

 

Selon Nicole, il existe de très grandes lacunes au sein du système d’adoption dans la province. «Il y a eu beaucoup de coupures [...] Chaque travailleur.se social.e. doit simultanément s'occuper d’au moins une dizaine de dossiers» comme le raconte la mère d’Amanda. 

À la base, si la demande d’adoption est si élevée, on peut blâmer les problèmes de santé mentale, de consommation de drogues et d’alcools et de violence conjugale. Tous des problèmes de société qui ne reçoivent pas assez d’attention. 

Plus de 400 enfants sont présentement à la recherche de famille dans la province. Il va falloir beaucoup plus d’âme comme les Duguay pour les trouver un toit sous lequel vivre et surtout, se faire aimer. Au Nouveau-Brunswick, c’est la Fondation du N. -B. pour l’adoption qui mène la lutte de la sensibilisation pour la cause. Il est possible de se vous renseignez sur l’organisation pour apprendre comment changer la vie d’un enfant sur leur site web.