Regards #17 : la fin des contrôles de rue, une victoire contre le racisme systémique

Retrouvez toute l'actualité municipale du Grand Victoria décryptée dans Regards, votre émission hebdomadaire à retrouver sur radiovictoria.ca.
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Angélique Germain - CILS - VictoriaBC | 24-07-2020
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Le conseil municipal de Victoria a adopté à l’unanimité jeudi 16 juillet une résolution visant à mettre fin aux contrôles de rue inopinés par les services de police ainsi qu’à la pratique du « carding ».

Pratiques légales, mais entourées par un cadre juridique flou, ces méthodes sont aujourd’hui dénoncées comme participants au profilage racial et à l’aggravation du racisme systémique.

Un contrôle policier de routine consiste à aborder un citoyen dans la rue ou dans un véhicule pour vérifier son identité ou l’interroger, même lorsque le policier instigateur de cette interaction n’enquête sur aucun délit en particulier.

Le carding, ou profilage, interviens lorsqu’un agent demande au hasard à quelqu’un de fournir des informations d’identification lorsqu’il n’y a pas d’activité suspecte. Des informations concernant son âge, son sexe, sa profession, mais aussi et surtout son origine ethnique…

Dans les deux cas, les informations d’identification sont stockées dans une base de données de la police, où elles pourront être consultées à l’avenir.

Cette mesure est souvent décriée comme un exemple de profilage racial, discriminatoire et comme une forme de harcèlement à l’endroit des citoyens issus des communautés minoritaires.

Les chiffres du département de police de Victoria entre 2007 et 2017 permettent de constater que 9,9 % des personnes incluses dans les rapports de vérification de rue étaient des Autochtones, et 2,4 % étaient des Noirs, alors que les Autochtones et les Noirs représentent respectivement 5 % et 1,4 % des populations de Victoria et d’Esquimalt.

En clair, ces groupes sont sujets à un pourcentage des contrôles de rue deux fois plus important que leur part respective de la population.

En mettant fin à ces méthodes, la ville de Victoria marque une première étape significative dans la lutte contre le racisme systémique, mais, selon notre invité, le professeur Boulou Ebanda de B’béri du département de communication de l’université d’Ottawa, il faut aller encore plus loin.

Car la réalité du racisme systémique s’enracine aussi selon lui dans les inégalités sociales et économiques persistantes, comme l’accès à l’emploi, aux soins et au logement.

L’éducation est également cruciale, pour ne plus réfuter ou nier le récit fondateur du pays et ouvrir un dialogue apaisé, s’il est encore possible, et générer la solidarité active et militante de la population blanche.

Bonne écoute.