Rapport du groupe d’action contre le racisme: encore attendre

Jean-Claude Icart de profil portant chemise blanche et lunettes
Jean-Claude Icart, sociologue à la retraite estime qu'il faut attendre la nomination du ministre à venir dans le cadre des recommandations du Groupe d’action contre le racisme pour la suite des choses (Photo courtoisie JCI)
Henry Saint-Fleur - CINQ - MontréalQC | 16-12-2020
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Le Groupe d’action contre le racisme, mis sur pied par le gouvernent du Québec, a rendu public son rapport lors d'une conférence de presse tenue lundi 14 décembre 2020. Intitulé « Le racisme au Québec : tolérance zéro », ce rapport promettait des actions concrètes et efficaces pour lutter contre le racisme. Ce groupe est formé de trois ministres : Nadine Girault, Ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux et Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones.

Il faut constater que le Groupe d’action contre le racisme a évité toute allusion au débat sur le racisme ou la discrimination systémique lors de la présentation de leurs recommandations. Estimant qu’il y a déjà eu suffisamment de commissions sur la question, le Groupe a choisi d’agir vite et de puiser dans les diagnostics passés pour proposer un plan en plusieurs points.

Quelques-unes des recommandations:

  1. Mettre fin aux interpellations policières aléatoires qui ciblent trop souvent les minorités visibles; 
  2. Faciliter le processus de plainte contre la discrimination en matière de logement;
  3. Lancer des programmes de formation en matière de racisme;
  4. Nommer au moins un représentant de minorités visibles au sein des conseils d’administration des organismes publics;
  5. Augmenter l'embauche des minorités visibles dans la fonction publique à hauteur de 13%;
  6. Nommer un ministre responsable de la lutte au racisme.

Force est de constater que six mois de consultations plus tard, le Groupe n’a, en fin de compte, accouché que d’un rapport de plus, sans échéancier, cadre financier ou mesure indépendante pour en assurer le suivi.

Il faut noter que le volet autochtone du rapport a été jugé essentiel, mais pas suffisant. Les mesures étant trop vagues.

Nous avons rencontré le sociologue à la retraite, Jean-Claude Icart, qui a déclaré que « le rapport est lancé. Il faut attendre la nomination du ministre à venir, ensuite nous verrons ...». Nous pouvons commenter tant que nous voulons. Le fait d'avoir décidé de rendre public le rapport, le jour où débute la vaccination contre la COVID-19 en dit long sur la priorité qu'accorde le gouvernent à la problématique, conclut-il.

Rappelons qu'en juin dernier, de multiples protestations ont secoué la planète entière à la suite de l’assassinat de George Floyd aux États-Unis. Le Premier ministre du Québec, monsieur Legault, a de façon solennelle déclaré qu’il n’existe pas de racisme systémique au Québec. Pressé de questions, Monsieur Legault a finalement admis qu’il y a du racisme au Québec, mais individuel. Par la suite, il a décidé de mettre sur pied ce groupe à la tête duquel il a placé Lionel Carmant et sa collègue Nadine Girault. Ces derniers ont aussi affirmé qu’il n'existe pas de racisme systémique au Québec.

Je vous rappelle que Jean-Claude Icart est maintenant à la retraite. Il réalise encore quelques mandats, mais est avant tout un professionnel de recherche et professeur associé au Département de sociologie de l’UQAM. Jean-Claude Icart effectue des recherches dans divers domaines qui touchent les problématiques de reconnaissance et de gestion de la diversité. Il est connu pour son engagement en formation dans les domaines suivants : organisation communautaire, relations interculturelles, immigrants et réfugiés, droits humains, et développement international.

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