Chloé Saintesprit est interprète semi-professionnelle en danse et étudiante au DESS en gestion d'organismes culturels à l'école des Hautes études commerciales (HEC) Montréal.
« Je m’intéresse beaucoup à la diversité des interprètes et à l’hétérogénéité des corps dans les œuvres chorégraphiques sur les scènes montréalaises. Je suis passionnée par l’anatomie et le mouvement. Je me questionne notamment sur les particularités morphologiques des interprètes afrodescendants » nous dit Chloé Saintesprit. Fait intéressant à souligner, elle estime que le sujet est toujours d'actualité.
Elle a sonné l'alarme la toute première fois dans un article publié en 2019 sur le site du Regroupement Québécois de la danse. Intitulé « Enjeux de morphologie dans l’inclusion des afrodescendants dans les institutions scolaires en danse » cet article relate la problématique des discriminations que peuvent subir ces corps «hors normes» dans les institutions d’enseignement.
Déjà, elle partageait quelques-unes de ses réflexions pour ouvrir le dialogue sur des problématiques systémiques liées aux corps et dans l’objectif de décoloniser les institutions en danse. Parmi les particularités morphologiques des corps noirs en danse, citons l'hyperlordose lombaire, la stéatopygie, les cuisses développées, etc.
Nous avons rencontré Chloé Saintesprit afin de mieux cerner la problématique de la diversité des corps en danse. Puisque les écoles de loisirs, les institutions en danse et les structures scolaires ont un rôle central dans l’apprentissage et la construction de l’estime de soi et dans l’évolution des étudiants. Elle se pose plusieurs questions. 1. « Comment les corps hors normes des afrodescendants sont-ils perçus par les institutions qui appliquent une esthétique « normée » ? 2. « Dans des établissements majoritairement administrés par des blancs (direction, corps enseignant), le système offre-t-il assez d’outils pour que les professeurs puissent enseigner à tout type de corps »?
Rappelons que Chloé Saintesprit est, également, stagiaire de recherche pour le secteur culturel chez Mitacs Accélération, au dans le cadre de son programme d'études au HEC Montréal, Synapse et l'UQTR. Elle est également co-présidente du Comité culturel de l'AECS à HEC Montréal, travailleuse en gestion culturelle et membre du Conseil d'administration du FIKA.
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