Protectionnisme sanitaire : Terre-Neuve et Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard quitte la bulle atlantique

Protectionnisme sanitaire : la bulle atlantique explose face à la pression de la deuxième vague. Photo : Freepic
Protectionnisme sanitaire : la bulle atlantique explose face à la pression de la deuxième vague. Photo : Freepic
Valentin Alfano - CKRH - HalifaxNS | 23-11-2020
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La seconde vague de COVID-19, encore hypothétique le mois dernier, est devenue une dure réalité en atlantique à l'approche de décembre. Ces derniers jours, les nombres de nouvelles contaminations ont explosé au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse pour retrouver des niveaux comparables à ceux d'avril dernier. Avec 1 nouveau décès et 15 nouvelles contaminations aujourd'hui, le Nouveau-Brunswick compte désormais 89 cas actifs de COVID-19. De son côté la Nouvelle-Ecosse annonce 11 nouvelles contamination et répertorie 51 cas actifs, pour la plupart dans la région centrale autour d'Halifax.

Les autorités sanitaires ont d'ores et déjà annoncées la liste des lieux fréquentés par les personnes récemment testées positives au virus. 17 lieux d'expositions potentiels étaient répertoriés cette fin de semaine dans la municipalité régionale d'Halifax.

Avec ces chiffres qui augmentent dans deux des quatre provinces que comptait la bulle atlantique, cette dernière pouvait-elle rester intacte et solidaire jusqu'en 2021 ?

La réponse à cette question, c'est Denis King, le Premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, qui l'avait entamée. Le 17 novembre dernier, il demandait aux habitants de sa province d'éviter de se rendre sur le continent pour aller magasiner. Il ciblait notamment les centres commerciaux de la région de Moncton en appelant les habitants de l'ile à magasiner sans quitter la province.

Aujourd'hui, la situation s'est clarifiée puisque lors de conférences de presse inattendues, Andrew Furey, Premier ministre de Terre-Neuve et Labrador et Denis King, Premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard ont chacun annoncé que leur province respective quittait la bulle atlantique pour une durée d'au moins deux semaines.

Stephen McNeil, Premier ministre de la Nouvelle-Écosse. Photo : CBC

"La Nouvelle-Écosse demande à tout le monde de limiter les déplacements pendant les deux prochaines semaines. Je respecte la décision des provinces de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador de prendre des mesures supplémentaires. Les déplacements entre notre province et le Nouveau-Brunswick continuent d'être surveillés. De nombreuses personnes se déplacent d'une province à l'autre pour le travail et d'autres raisons essentielles, et elles peuvent continuer de le faire. Mais on demande à toute personne qui considère un voyage pour du magasinage ou pour une autre raison non essentielle d'annuler son voyage. Il s'agit d'une autre mesure que nous pouvons prendre pour ralentir la propagation de la COVID-19", affirme le Premier ministre Stephen McNeil dans le communiqué officiel.

La seconde vague a eu raison de l'unité de la bulle atlantique. Les déclarations des autorités des deux derniers membres dans la bulle semblent montrer une solidarité plus forte et surtout une nécessité à travailler conjointement au coeur de la crise. Si la situation continuait de se dégrader dans les deux dernières provinces de la bulle, peut-être que même les liens entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick seraient mis à mal.

En attendant, la Nouvelle-Écosse a durci les mesures sanitaires le 23 novembre dernier pour certains secteurs de la province, principalement à Halifax. Dans cette zone, dés ce soir à minuit, les groupes sociaux autorisés passent de 10 personnes à 5 personnes. Les autorités ont également mis en place un dépistage rapide et volontaire pour les employés et les clients des bars et des restaurants qui souhaiteraient se faire tester. Les autorités sanitaires mettent la pression sur les rassemblements sociaux et les personnes qui ne respectent pas les consignes de santé publique. Selon le Docteur Robert Strang, médecin hygiéniste en chef de la province, ce sont ces comportement qui sont responsables de la majorité des hausses de cas dans la région centrale. Ces mesures restrictives supplémentaires sont en vigueur au moins jusqu'au 21 décembre.