Le 18 janvier 2021 à midi, le Réseau intercollégial de décolonisation (RID) a réalisé un webinaire adressé à la communauté collégiale et les médias.
Les membres du réseau (étudiants, enseignants du collégial, administrateurs, professionnels et autres défenseurs de l’éducation) se sont réunis, hier, afin de souligner les réalités du racisme systémique auxquelles sont confrontés les étudiants autochtones au sein du système collégial québécois.
Après avoir recueilli des centaines de signatures, ils ont exhorté le ministère de l'Enseignement supérieur et d'autres décideurs du secteur public à adopter des mesures concrètes de lutte contre le racisme systémique. D'où le thème de la session d’hiver, besoin d’un changement systémique.
Cette activité virtuelle donne, aussi, vie à leur déclaration de décembre 2020: le Principe de Joyce. Selon le RID, le Principe de Joyce est un ensemble de propositions concrètes destinées aux gouvernements de Québec et Canada. Ils visent à garantir aux Autochtones un droit d’accès équitable, sans discrimination, à tous les services sociaux et de santé. Pour rappel, le mémoire a été formulé par Le Conseil des Atikamekw de Manawan (CDAM) et le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA), en collaboration avec la famille de Joyce Echaquan.
Ce principe vise à agir contre le racisme systémique au CÉGEP. Tout en y intégrant les recommandations de la Commission Viens. En somme, c'est un appel à l’action et à la responsabilisation liées au contexte de l’éducation au Québec. L’accent est mis, par ailleurs, sur la responsabilité des établissements d’enseignement collégial.
La déclaration met en relief les expériences vécues par les membres des communautés autochtones. Elle souligne que le racisme systémique constitue une barrière à l’éducation pour les élèves issus des Premières Nations. Et, dénonce aussi les écarts au sein même du système, incluant la déficience des compétences culturelles, le manque d’éducateurs et de programmes autochtones.
L'emphase est mise, également, sur l’échec de l’enseignement des réalités historiques essentielles comme les pensionnats Autochtones et les externats indiens fédéraux. Cette déclaration incite donc le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec, le gouvernement de la CAQ, la Fédération des cégeps et autres parties prenantes à mettre en œuvre les changements concrets demandés au réseau collégial.
« La question de la langue est un poids historique tant enraciné, les gens doivent comprendre qu’on nous a dépouillés de notre langue, qu’on nous battait pour parler notre langue, qu’on nous a enlevés de nos maisons », nous dit Tanu Lusignan , Directeur général, Conseil scolaire des Premières Nations en éducation des adultes. « Voilà l’histoire que la jeunesse n’apprend pas au Cégep ou même plus tôt. Sans l’éducation adéquate, une situation comme celle vécue à Joliette pourrait se renouveler », poursuit-il. « En tant qu’éducateurs nous avons une responsabilité : les étudiants ne devraient pas quitter le collège ignorant de ces réalités. Nous savons que quelques cours commencent à introduire des éléments autochtones à leur contenu et que quelques Cégeps s’activent à la cause. La Table préconise donc les compétences autochtones immédiatement. Des mesures peuvent être mises en place dès aujourd’hui et nous ne devrions pas attendre vingt ans pour développer une approche » conclut monsieur Tanu Lusignan.
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