Plongée dans l’univers fascinant de la seconde vie de nos excréments

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À McLoughlin Point, la station d’épuration a activé ses turbines pour la première fois le 15 décembre dernier, après 4 ans de construction. Photo : CRD.
Angélique Germain - CILS - VictoriaBC | 15-01-2021
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Avec l'ouverture de l'usine de traitement des eaux usées de McLoughlin Point, Victoria n'est plus la seule grande ville du Canada à déverser ces eaux usées brutes dans la mer.

 

Une equipment financé par le district régional de la capital à hauteur de 800 millions de dollars, et présenté comme ultra moderne et en avance sur les normes contemporaines de traitement des déchets organiques humains.

 

Mais quelle est réellement la capacité de recyclage et de valorisation de cette nouvelle usine?

 

Car selon notre invité, le Professeur en génie civil et génie des eaux Caetano Dorea, de l'université de Victoria, les excréments ne sont pas seulement des déchets ! Ce sont une aussi des sources d’énergie gratuite et surtout très écologiques… 

 

 

D'après une étude de l’Institut canadien de l’eau, de l’environnement et de la santé  de l’Université des Nations Unies, aujourd'hui, quelque 380 milliards de mètres cubes d'eaux usées sont produits chaque année dans le monde, et ce volume devrait augmenter de 24% d'ici 2030; 51% d'ici 2050.

 

De grandes quantités d’énergie précieuse, de nutriments agricoles et d’eau pourraient être récupérées à partir de ces eaux usées municipales.

 

Assez d'énergie en tout cas pour alimenter tous les foyers aux États-Unis et au Mexique, suffisamment de nutriments pour répondre à environ 13% des besoins mondiaux en engrais et assez d'eau pour remplir le lac Victoria en sept ans, le lac Ontario en quatre.

 

Fort heureusement, il existe une multitude d'applications, parfois surprenantes, que l’on peut développer à partir de nos déchets organiques humains…

 

On peut produire, par exemple, grâce au procédé de la biométhanisation, une alternative aux énergies fossiles. D'ailleurs, cette année, la ville de Québec aura sa propre usine de biométhanisation qui transformera annuellement 86 000 tonnes de résidus alimentaires ainsi que 96 000 tonnes de boues municipales en 7 millions de mètres cubes de biométhane. 

 

Si le District régional de la capitale a annoncé que ces boues usées municipales vont servir pour les 6 prochains mois à la fabrication du ciment, elles peuvent également produire des engrais agricoles, servir à l'épandage… mais cela reste des utilisations classiques.

 

Selon le professeur Dorea, l’on peut également produire de l'électricité à partir de rejets humains transformés. D'ailleurs, l’Institut universitaire des Nations Unies pour l'eau, l'environnement et la santé affirme que si la totalité des rejets humains était transformée, on fournirait de l’électricité à environ 140 millions d’habitations, tout en économisant 10 milliards de dollars chaque année.

 

Et en stimulant la croissance de certains micro-organismes, déjà présents dans les boues usées, à l’intérieur d’un fermenteur, il paraît que l’on peut même produire du bioplastique...

L'usine de McLoughlin Point en a -t -elle les capacités ? La réponse dans cette entrevue avec le professeur Dorea.

 

Au sommaire également de cette 34e édition de Regards sur le Grand Victoria, notre journaliste Mélinda Trochu revient sur la montée des cas de Covid-19 au sein de la Première Nation Cowichan - la plus importante de Colombie-Britannique avec 5 000 membres - qui a engendré la multiplication des actes racistes, stigmatisants et discriminants.

 

Des attitudes unanimement condamnées dans une lettre publique, publiée par de nombreux élus locaux, la présidente de l'Université de l'Île de Vancouver, le chef Cowichan William Seymour, la députée provinciale Sonia Furstenau et des représentants de la régie de la santé Island Health.

 

Dans l'actualité municipale, Vitoria réitère son souhait de loger près de 200 personnes actuellement sans abris dans la capitale d’ici le mois de mars. La province de la Colombie- Britannique assure quant à elle son soutien dans cette démarche.

 

Le gouvernement provincial cherche en effet à acheter ou à louer un autre hôtel ou un immeuble résidentiel vacant dans le Grand Victoria, pour héberger des centaines de personnes sans logement avant la fin mars, a déclaré le procureur général et ministre responsable du Logement de la Colombie-Britannique David Eby.

 

Le conseil municipal de Victoria, qui se réunit demain jeudi, va également étudier une proposition visant à fermer à la circulation la rue Avalon, dans le quartier de James Bay, pour y installer une tente chauffante temporaire avec des postes de soins et de restaurants au profit des sans-abri qui campent dans le parc Beacon Hill.

 

Un projet qui se heurte déjà à l'hostilité d'un groupe de résidents de James Bay, que le conseiller nouvellement élu Stephen Andrew a rencontré hier.

 

Jeremy Loveday, conseiller municipal de Victoria, va de son côté présenter une motion désignant le parking du Royal Athletic parc  comme emplacement possible pour l'installation de 30 maisons modulaires en conteneurs, un projet développé par Aryze Developments en partenariat avec la Coalition du Grand Victoria pour mettre fin à l'itinérance.

 

L'Actualité municipale c’est aussi cette semaine une information qui fait grincer des dents, pour tous ceux qui ont observé, non sans frustration parfois, les directives de santé provinciale, puisque le journal Times Colonist a révélé que deux élus locaux du Grand Victoria ont voyagé à l'étranger en décembre, et ce Malgré les multiples recommandations des autorités politiques et sanitaires, locales, provinciales et nationale, à renoncer aux voyages non essentiels durant la pandémie, 

 

Le conseiller municipal de Victoria, Sharmarke Dubow, et la conseillère de Metchosin, Kyara Kahakauwila, ont effet déclaré qu'ils avaient effectué des voyages, prévus avant la pandémie, et font désormais face à une vague de protestation de la part de nombreux résidents qui demandent leur démission.

 

Bonne écoute.