Le Wildcat café de Yellowknife convoité par les artistes

La facade du Wildcat café de Yellowknife, une cabane de bois rond désigné bâtiment patrimonial.
Le Wildcat café de Yellowknife, situé dans la vieille ville, a ouvert ses portes pour la première fois en 1937. (Photo : Isleï Jaillet)
Thomas Ethier - CIVR - YellowknifeTNO | 09-07-2021
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur email
Partager sur print

Fermé depuis 2019, le Wildcat café de Yellowknife pourrait rouvrir ses portes cet été, sous une nouvelle vocation. La Yellowknife Artists co-operative (YAC) se propose d’y implanter un centre des arts qui rassemblerait les créateurs de toute la région. Les instigateurs du projet ont soumis une demande à la municipalité pour obtenir une licence d’exploitation de la célèbre cabane de bois rond.

Écoutez le segment du journaliste Thomas Ethier:

 

Le projet a été dévoilé au public ce lundi 5 juillet. Situé dans la vieille ville depuis 1937, l’édifice patrimonial abriterait ainsi pour les prochains mois un atelier de création et une aire d’exposition. Des évènements, comme des ateliers techniques ou des séances d’information sur l’art comme technique de guérison, y seraient proposés au public.

Comme l’explique Roland Laufer, trésorier de la YAC, l’art comme processus de guérison sera au cœur du projet. « Nous voulons créer un centre multiculturel et intergénérationnel, où les artistes de tous milieux et toutes origines culturelles, spécialement les artistes autochtones des TNO, pourront créer, enseigner les arts et en apprendre davantage, notamment sur l’impact des arts dans un processus de guérison », explique-t-il.

Un incubateur culturel

Pour la YAC, il s’agit d’une entreprise de démarrage, vouée à être relocalisée. Le Wildcat café serait détourné temporairement de son créneau de café-restaurant, le temps d’y faire éclore le projet. « C’est un lieu parfait, une institution reconnue mondialement. De plus, la vieille ville est un secteur central, facilement accessible de partout dans la région, tant pour les membres de la Nation dénée que pour tous les résidents de Yellowknife », explique le président de la YAC, Matthew Grogono.

« L’idée est d’y cristalliser une collaboration entre artistes. Le Wildcat café nous permettra de construire cette collaboration et de sensibiliser la communauté à l’importance des arts, poursuit-il. Nous pourrons y définir les besoins dans la communauté, pour ensuite explorer les meilleurs endroits pour nous établir de façon permanente. Il y a plusieurs propriétés vacantes à Yellowknife. La municipalité tente présentement d’attirer les artistes dans le centre-ville pour revitaliser le secteur. »

Selon M. Grogono, le besoin pour un centre des arts se fait particulièrement ressentir du côté des artistes de la région. « Selon ce que j’observe, il y a une accélération au sein de la communauté artistique. La pandémie et l’isolement ont poussé plusieurs artistes à produire des œuvres chez eux, indique-t-il. Maintenant que nous pouvons nous rassembler et échanger avec le public, nous souhaitons développer un plan d’émergence, qui débutera au Wildcat café pour les quelques prochains mois. »

La prochaine étape pour la YAC consiste à rassembler la communauté autour du projet. Certains artistes ont manifesté un fort engagement. « À l’heure actuelle, le plus important est de cerner les besoins de chacun. Nous invitons les artistes du territoire à se manifester, à exprimer leurs souhaits et nous indiquer à quoi devrait ressembler ce centre des arts », résume le président.

Bâtir sur les expériences passées

Un projet semblable a vu le jour en 2011, dans une église du centre-ville de Yellowknife, quelques mois avant sa démolition. « Des artistes ont collaboré pour convertir cette église en centre des arts pendant 10 mois. C’était un immense succès, explique-t-il. Les participants nous ont dit qu’on n’avait jamais vu ce genre de projet. La perte de ce centre a eu un grand impact sur bon nombre de gens, et les réactions ont démontré à quel point les résidents tiennent à ce genre de projet. »

« C’était un projet semblable à celui que nous proposons de faire cet été au Wildcat café. C’était il y a plusieurs années. Nous sommes aujourd’hui plus vieux et plus expérimentés, » fait valoir M. Grogono, qui est engagé dans la communauté artistique de Yellowknife depuis plusieurs décennies. « Nous sommes persuadés que ça fonctionnera. »