La directrice du conseil des Arts de Hearst et récente finaliste du concours RelèveOn Valérie Picard a discuté de son parcours dans le cadre d’un 5 à 7 organisé par la fondation franco-ontarienne jeudi dernier. Dans un entretien qui servait d’interlude à une performance de l’artiste franco-ontarienne Janie Renée et son ami Marcel Marcotte, Valérie Picard a été questionnée par Jacques Des Becquets, responsable aux communications et au prélèvement de fonds de la fondation. Elle a parlé notamment de sa passion pour les arts, de la raison qui l’a amené à travailler au conseil, mais surtout de l’importance de la culture à Hearst.
Valérie Picard a toujours une passion pour les arts. Même dans sa jeunesse, cet intérêt faisait partie d’elle. « Ma mère vous le dirait. Je l’accompagnais souvent au travail et je dessinais tout le temps, tranquille. Je n’ai pas eu beaucoup de temps dans les dernières années pour me pratiquer, mais j’aime dessiner, peinturer et faire de l’art interdisciplinaire », explique-t-elle. Pendant son secondaire, elle a suivi le plus de cours d’art possible et souhaitait se diriger dans ce domaine par la suite. À l’époque, on lui avait cependant déconseillé d’aller étudier dans l’art. « Les domaines de la gestion artistique et l’administration des arts n’étaient pas connus. Je suis allé à l’Université de Toronto, qui était une école très compétitive au Canada au niveau de la gestion, et j’ai fait mes deux premières années avant de réaliser que ce n’était pas pour moi », raconte-t-elle. Madame Picard n’aimait pas la philosophie du programme de Toronto qui la forçait à juger chacun de ses produits de façon strictement monétaire et cette façon de procéder ne faisait pas partie de ses valeurs. Après un changement de programme, Madame Picard s’est retrouvée avec un baccalauréat en administration des arts avec une double spécialisation en gestion des arts et en histoire de l’art.
De retour à Hearst, Valérie Picard a été informée qu’un poste allait potentiellement être disponible au Conseil des Arts de Hearst. « Je suis allé voir la directrice du temps pour lui montrer mon CV et elle m’a embauchée tout de suite sur un contrat de comptabilité. Ensuite, j’ai remplacé une employée quelques semaines plus tard pour un congé de maternité. Je suis par la suite devenue stagiaire comme j’étais admissible à ce poste-là avec le titre d’adjointe à la direction artistique. En juin, j’ai eu une autre promotion pour devenir administratrice par intérim et en janvier 2012, à l’âge de 24 ans, j’étais directrice générale et artistique ». Seulement deux années après son arrivée, madame Picard se trouvait maintenant à la tête de l’organisation. « Dans ce temps-là, pour moi, c’était juste vraiment cool. J’étais peut-être un peu naïve aussi parce que je ne réalisais pas l’envergure de cet emploi-là et à quel point il a un impact dans la communauté », avoue-t-elle.
Même si Valérie Picard a eu un rôle important à jouer dans le développement de la culture à Hearst au cours de la dernière décennie, pour elle, le travail était déjà fait. « La ville de Hearst a toujours été très participative au niveau de la culture. Il y a toujours eu un esprit communautaire derrière les arts qui existe ici depuis longtemps. Mon rôle a surtout été de m’insérer dans ce monde-là, d’apprendre à le connaître et d’essayer de mettre en vedette les artistes locaux et francophones », mentionne madame Picard. Elle ajoute que la mission du conseil est d’offrir aux citoyens du nord de l’Ontario une programmation artistique de qualité, variée et diversifiée. Selon elle, il est crucial de continuer à offrir un tel service. « Pour moi, les arts font partie de notre identité. Je pense que c’est une voix qu’on utilise pour s’exprimer que ce soit en français, en anglais ou en espagnol. C’est une façon de se personnaliser et de s’épanouir. »
Une fois le 5 à 7 terminé, Valérie Picard et son équipe ont dévoilé leur programmation incluant notamment Nicola Ciconne comme tête d’affiche. Toutes les informations sur les événements prévus en 2020-21 devraient être disponibles sur leur site Web à partir de demain.