Avec le nouveau système d’alertes régionales présenté par le ministre de la Santé Christian Dubé mardi, le CISSS de la Côte-Nord a les coudées franches pour imposer des mesures sur son territoire si la situation l’impose. La Santé publique régionale pourrait par exemple décider de fermer la région dans son ensemble, une sous-région ou même un village en cas d’éclosion.
Le système d’alerte par région présenté par le ministre Christian Dubé permet aux directions régionales de santé de prendre des décisions locales en fonction de critères établis pour l’ensemble de la province et des particularités locales.
Québec précisera chaque semaine le niveau d’alerte pour chaque région administrative avec une échelle à quatre niveaux de gravité.
«L’outil que nous avons actuellement donne un portait régional. C’est vrai que nous avons des données qui nous permettent de regarder dans nos territoires par MRC ou RLS, mais nous ne sommes pas rendus à l’étape de le divulguer parce que nous avons certaines MRC avec une faible population et nous ne pouvons pas utiliser les mêmes règles pour comparer les MRC entre elles», explique le médecin-conseil du CISSS de la Côte-Nord Dr Richard Fachehoun.
Fermetures locales
La direction du CISSS pourra prendre la décision, si la situation épidémiologique l’oblige, fermer la région, une partie de la région ou même une municipalité, selon le p.-d.g Claude Lévesque.
«Nous avons fait des scénarios pour chacune des municipalités du territoire en analysant le temps nécessaire pour évacuer une personne. À partir de ces données là on est arrivé à la conclusion que si on avait plusieurs cas dans un petit village d’une centaine de personnes, il faudrait qu’on intervienne de façon significative. Nous avons transmis ces notions là au ministère pour voir avec eux nos zones de vulnérabilité et comment déterminer les actions à poser comme CISSS et en collaboration avec les municipalités » explique Claude Lévesque.
Une poignée de cas positifs en Basse-Côte-Nord pourrait avoir pour effet de faire passer la MRC Golfe-du-Saint-Laurent du palier vert au palier jaune, selon le nouveau système d’alerte.
Le p.-d.g. du CISSS reconnaît d’ailleurs que l’organisation pourrait avoir «besoin d’aide assez rapidement » en cas d’éclosion dans ces communautés plus isolées. On pourrait par exemple faire de nouveau appel aux Rangers canadiens pour accomplir certaines tâches.
Toutefois le CISSS n’entend pas rester les bras croisés en attendant une éclosion.
« On veut faire même plus de mesure de prévention. Nous faisons l’évaluation du risque sur tout le territoire. Dans certains milieux comme en Basse-Côte-Nord, il y a une difficulté pour accéder aux soins rapidement, il y a des enjeux de dépistage et des caractéristiques propres à la population ce qui fait qu’on n’attendra pas d’avoir un palier jaune, on veut agir de façon préventive partout sur le territoire » lance le Dr Richard Fachehoun.