Les résidents ténois sont invités le mercredi 26 janvier à prendre part aux discussions entourant la révision de la Loi sur les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest (TNO), dans le cadre d’un évènement virtuel.
La Fédération franco-ténoise (FFT) annonce qu'elle compte participer activement au processus de révision. Mais elle déplore du même souffle ne pas avoir été avertie de la tenue de cette assemblée publique. Un communiqué de presse avait pourtant été envoyé aux médias le 12 janvier.
Les résidents sont invités à partager verbalement leurs commentaires aux membres du comité de révisions en envoyant un courriel au greffier du comité pour obtenir les informations de connexion. Les commentaires peuvent également être formulés par écrit et envoyés à la même adresse.
Le comité réviseur, constitué de députés de l’Assemblée législative, affirme vouloir obtenir « les points de vue des Ténois sur la façon dont [la loi] peut mieux promouvoir et protéger les langues officielles des TNO ».
Confusion à la FFT
La directrice générale de la FFT, Linda Bussey, a été avertie de la tenue de l’évènement par Médias ténois, le 19 janvier. « Cette information va généralement sortir dans les médias, mais je n’ai rien vu de tout ça jusqu’à maintenant. Je ne suis pas impressionnée », a-t-elle indiqué.
Une tournée de consultation devait se tenir à l’été 2021 dans six collectivités. Elle a été annulée en raison d’une éclosion de COVID-19. La rencontre a de nouveau été reportée à la semaine du 24 janvier, puis de nouveau annulée. « Cette prochaine rencontre virtuelle remplace une tournée qui devait prendre place la semaine prochaine, mais qui a dû être reportée à cause d’Omicron », a indiqué un représentant du comité à Médias ténois, par courriel.
Le comité assure que l’assemblée publique du 26 janvier « n’est pas destinée à représenter l’ensemble de la consultation publique sur la révision de la Loi sur les langues officielles ». Les organismes et résidents auront d’autres occasions de s’exprimer publiquement au cours des prochains mois, assure le comité. « Les déplacements dans les collectivités étant encore une fois retardés par la COVID, le comité voulait entendre le public le plus tôt possible, et c’est pourquoi cette rencontre virtuelle se tient la semaine prochaine », précise-t-on.
Ces détails n’ont toutefois pas été fournis à la FFT. « La dernière discussion que j’ai eue avec le comité était en novembre, affirme Mme Bussey. On nous a avertis qu’un avis public concernant une prochaine tournée des collectivités faite par le comité serait diffusé dans les prochains mois. Je n’ai pas vu cet avis public. »
La directrice affirme qu’elle participera à l’assemblée publique du 26 janvier. « Je serai en mesure de présenter verbalement les points que nous souhaitons partager au comité ». Elle ajoute qu’elle consultera certains membres de la communauté avant la présentation.
Le comité de révision a entamé les consultations publiques entourant la révision de la Loi sur les langues officielles le 7 juin 2021, à Inuvik. Cette première assemblée aura réuni cinq intervenants. Certains déplorent n’avoir été avertis que quelques jours avant la rencontre.
Un mémoire en préparation
La FFT a embauché deux consultants depuis l’été 2021 pour la préparation et la rédaction d’un mémoire qu’elle compte soumettre dans le cadre de la révision de la loi. Selon Mme Bussey, la communauté francophone aura d’abord l’occasion de donner son avis. « Il est certain que nous allons offrir à la communauté une occasion formelle de s’exprimer avant le dépôt du document. Ce n’est pas le mémoire de la FFT, c’est le mémoire de la communauté », précise la directrice.
Mme Bussey souligne que certains éléments clés du mémoire concernent l’ensemble des langues officielles des TNO. « L’un des points les plus importants concerne les pouvoirs à la commissaire aux langues, et ce, pour les plaintes reçues de tous les locuteurs de langues autochtones officielles des TNO », indique-t-elle.
« Il est certain que certaines demandes que nous allons formuler sont spécifiques aux francophones, mais nous nous présentons comme une unité de force pour toutes les langues officielles, et nous croyons qu’il nous faut travailler avec toutes les communautés linguistiques autochtones du territoire », ajoute-t-elle.