Il n'y aura pas de pêche commerciale ciblée de la morue dans le nord du golfe du Saint-Laurent cette année. Cette décision prise par Pêches et Océans Canada permettra aux juvéniles d'atteindre leur maturité, selon le ministère.
Trente ans après le moratoire de 1992 dans les eaux terre-neuviennes, la nouvelle est tombée par voie de communiqué hier. Le MPO explique que « la morue du nord du Golfe est profondément dans la zone critique ». Selon lui, le stock de morue de ce secteur se trouve à 10 % de son point de référence limite, ce qui correspond à l'état le plus préoccupant de tous les stocks de morue du Canada atlantique. « Cela signifie que le stock risque d'être gravement endommagé, ce qui pourrait avoir un impact encore plus grand sur les moyens de subsistance des communautés côtières, aujourd'hui et à l'avenir », ajoute le Ministère.
La ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, convient qu’il s’agit d’une « décision difficile ». « Je reconnais que cette fermeture commerciale posera des défis économiques à de nombreux pêcheurs, et qu'elle surviendra à un moment difficile pour les gens de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec », commente-t-elle.
Pêche récréative autorisée
Si la pêche commerciale de la morue est interdite, il en est tout autre pour la pêche récréative, étant donné son importance culturelle, justifie le MPO. Celle-ci se poursuivra donc au cours d’une saison réglementée et assortie d’une limite de possession quotidienne.
La pêche indicatrice fondée sur des données scientifiques, qui fournit des mises à jour sur la santé du stock, et les pêches alimentaires, sociales et rituelles, se poursuivront également cette année.
Ce plan de gestion est valide pour un an. La situation sera réévaluée avant la saison 2023, en tenant compte des facteurs économiques, des points de vue des intervenants, et des meilleures données scientifiques disponibles, y compris les résultats de la prochaine évaluation scientifique, aux dires du Ministère.
Critiques de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord
Dans un article de Catherine Gosselin, de Radio-Canada, Paul Nadeau, directeur de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord, dénonce le manque de communication et de compensation du gouvernement à la suite de cette annonce. Il critique également qu’elle ait été faite la veille où la saison de la pêche à la morue débute normalement.
Selon M. Nadeau, entre 55 et 75 personnes pratiquent activement la pêche commerciale de la morue. Ceux qui seront le plus touchés en Basse-Côte-Nord sont les pêcheurs du secteur de Blanc-Sablon.
Pour écouter la converse entre la journaliste Pénélope Clermont et son collègue Alain James Dubé sur les ondes de CJTB :