Agé de 73 ans, le directeur du Serious Incident Response Team (SIRT) prend sa retraite à la fin du mois de mai. Après 47 années passées au service de la justice, l’ancien magistrat tire sa révérence, non sans une pointe de tristesse.
Sous ses petites lunettes rondes et ses cheveux gris, Felix Cacchione est nostalgique. Après quarante-sept ans au service de la justice, il est à la retraite. Le bilan de toutes ces années : une « certaine tristesse » et une reconnaissance infinie pour toutes les rencontres qui ont jalonné son parcours.
Félix Cacchione débute en 1975 en tant qu’avocat, avant de devenir juge puis d’être nommé juge à la Cour suprême en 1993. Il y a quatre ans, on lui confie le service du SIRT qui a pour mission de faire la lumière sur tous les accidents graves ayant impliqué la police au cours d’une intervention. Depuis, avec l’aide de son équipe, il enquête sur une cinquantaine d’actes criminels annuellement dans trois provinces : le Nouveau-Brunswick, l’Ile-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse. À l’heure du départ, il ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour tous ceux qui partagent son quotidien :
« Il y a deux émotions qui me viennent. Une émotion qui me dit que j’arrive à la fin et que je pourrai profiter dans mon jardin sans penser aux dossiers. L’autre est la tristesse. Le bureau [du SIRT NDLR] est petit. Il y a quatre enquêteurs, un personnel administratif et moi-même. Ça fait six. On est très proches, c’est très agréable. Je suis entouré d’enquêteurs dévoués et passionnés. Je suis très fier d’avoir travaillé avec eux » témoigne Felix Cacchione.
Pour lui, tout commence dans l’adolescence avec la lecture, un peu par hasard, du livre To kill a Mockinbird, écrit par Harper Lee. Révolté par les injustices, il décide de se lancer dans des études de droit dans l’idée de contribuer, un jour, au rétablissement d’un équilibre et d’un ordre social. Il termine ses études à l’université Dalhousie et devient avocat en Nouvelle-Écosse. Au cœur de son raisonnement se trouve la nécessité de l’égalité des hommes et des femmes devant la loi. Le travail lui plaît, le passionne même. Aimant convaincre plutôt que vaincre, il gravit les échelons et se construit une solide réputation à l'intérieur comme à l'extérieur du palais de justice. Ses compétences, son opiniâtreté et son sens du devoir le conduisent à la Cour suprême en 1993.
À la tête du SIRT depuis 2018, il quitte le service ce mois-ci pour une retraite méritée, que nous lui souhaitons heureuse et agréable.
Felix Cacchione, directeur du Serious Incident Response Team, se confie à OUI 98,5 FM :