Faute de personnel, les seules garderies francophones du Grand Saint-Jean pourraient renvoyer des enfants à la maison

Un enfant jouant avec des blocs
Les garderies de langue française du rand Saint-Jean pourraient devoir renvoyer des enfants chez eux (Photo : Ryan Fields (Unsplash))
Frédéric Cammarano - CHQC - Saint-JeanNB | 06-11-2020
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Plusieurs enfants du Grand Saint-Jean pourraient bientôt ne plus pouvoir fréquenter les centres de la petite enfance de l'Association Régionale de la Communauté francophone (ARCf) faute de personnel. Il s'agit des seules garderies de langue française de la région.

France Dargavel, la directrice des centres de la petite enfance de l'ARCf, soutient que la COVID-19 a donné plus de travail aux éducateurs et aux éducatrices. Il en faut aussi plus afin de respecter les mesures sanitaires et, depuis quelques mois, l'ARCf perd des employés dans les garderies, souvent épuisés.

Mais, il n'est pas facile de recruter du personnel et l'ARCf espère recruter dix éducateurs et éducatrices avant la fin de l'année pour assurer le bon fonctionnement des garderies. Les employés, dans les meilleurs cas, gagnent quelques dollars de plus par heure que le salaire minimum. Difficulté supplémentaire, les nouvelles recrues doivent obligatoirement parler français. Ces contraintes forcent Mme Dargavel à se tourner vers les pays francophones d'Europe pour tenter d'y dénicher quelques éducateurs et éducatrices de plus. De son propre aveu, Mme Dargavel reconnaît qu'il s'agit d'un long processus.

Elle ne veut pas augmenter les frais d'inscriptions pour bonifier les salaires et ainsi espérer attirer quelques nouvelles recrues, parce qu'elle trouve que les parents payent déjà cher.

Changements concernant le système de bulle ou fonds supplémentaires du gouvernement provincial, Mme Dargavel assure que toutes les solutions sur la table pour tenter de sortir de cette impasse.

Il faut préciser que l'ARCf n'a pas encore renvoyé le moindre enfant chez lui, mais qu'elle a refusé trois enfants qui voulaient commencer à fréquenter ses garderies en octobre. Mme Dargavel assure que cette situation lui crève le cœur.

Une situation compliquée pour les parents

S'il fallait que l'ARCf commence à renvoyer des enfants déjà inscrits, bien des parents se retrouvaient dans une fâcheuse situation. C'est le cas d'Anik Duplessis, directrice d'une école primaire de la région. Sa fille fréquente la garderie La Vallée enchantée de Quispamsis depuis quatre ans. Considérée comme travailleuse essentielle, Mme Duplessis ne peut pas s'absenter ou amener sa fille avec elle au travail. Son conjoint est à la tête de sa propre entreprise. Des jours de congé sont donc synonyme de pertes de revenu.

« On va peut-être faire roche, papier, ciseau, mon conjoint et moi, pour savoir qui va rester à la maison », dit-elle en riant.

Si l'ARCf en venait à retirer des places, elle dit que les francophones de la région de Saint-Jean n'auraient d'autre choix que de se tourner vers les garderies de langue anglaise s'ils veulent envoyer leurs enfants à la garderie. Mme Dargavel en arrive au même constat et elle assure que, si une telle situation venait à se produire, les enfants concernés n'entreraient probablement pas à l'école en français.

 

Pour écouter le témoignage de Mme Duplessis :