Certains territoires et provinces canadiens pourraient s’inspirer du modèle de votes à distance mis en place aux TNO en 2019.
De 2015 à 2019 le taux de participation aux élections territoriales a bondi de 10 %, quoiqu'il demeure modeste. En octobre dernier, à peine plus d'un Ténois sur deux s'est prévalu de son droit de vote. Cette hausse est en partie attribuable à une mobilisation élevée des jeunes de 18 à 35 ans, dont le taux de participation s’est accru de 11 %.
Pour la directrice générale des élections, Nicole Latour, ces chiffres représentent le résultat concret d’initiatives novatrices dont pourraient rapidement inspirer d’autres provinces canadiennes.
« Ce fut une excellente élection », s’enthousiasme Mme Latour, qui a déposé le 28 mai le Rapport annuel sur l’administration de l’élection générale territoriale de 2019.
« Ce taux de participation élevé est le résultat d’une campagne promotionnelle ciblée, là où les jeunes se trouvent : sur les médias sociaux ».
Combiné à cette présence en ligne concentrée principalement sur Facebook et Instagram, un programme de jeunes ambassadeurs a été mis en place au sein des collectivités pour assurer un contact optimal.
Un terrain d’essai pour le Canada
Or, au-delà de ce résultat notable, les élections de 2019 auront également permis d’implanter plusieurs outils numériques qui ont démontré leur efficacité. On pense notamment au système de formation en ligne des directeurs de scrutins ou encore à la plateforme d’engagement citoyen Electorhood, qui a reçu la distinction de l’International Centre for Parliamentary Studies de Londres.
Or, le tout aura culminé jusqu’à permettre aux Ténois d’être les premiers citoyens canadiens à voter en ligne, ce qui aura fait du territoire « un véritable terrain d’essai » pour tout le pays, comme l’indique la directrice générale.
Bien que seulement 3,7 % des électeurs aient eu recours au bulletin de vote en ligne, Mme Latour anticipe un usage croissant du vote à distance dans les prochaines années, incluant le vote par la poste.
Dans le contexte d’un possible retour en confinement, certaines provinces canadiennes auraient d’ailleurs pris contact avec elle pour s’informer de ces nouvelles méthodes.
« J’ai pu donner des conseils à d’autres provinces qui se préparent à étudier ces options. Certaines d’entre elles auront des élections l’automne prochain, possiblement en pleine pandémie. Avec la COVID-19, l’option favorisée sera sans doute le vote par la poste, explique Mme Latour. Tous ne sont pas friands du vote en ligne ; c’est sans doute l’option du vote par la poste qui sera envisagée. »
Une voie à suivre
Pour ce qui est des TNO, on qualifie l’expérience de succès.
« Nous avons eu de bonnes interactions avec les électeurs qui ont testé le vote en ligne. Certains étaient hésitants, mais nous avons eu la preuve que le tout est sécuritaire, et, en fin de compte, tous ont pu voter, souligne Nicole Latour. Nous sommes les premiers à le faire au Canada, et nous appuyons le recours à cette méthode d’administration de bulletin de vote en ligne pour les élections de 2023. »
Comme l’explique la directrice générale, non seulement le petit nombre d’électeurs des TNO le permet-il, mais le profil des Ténois se prêterait particulièrement bien au vote à distance.
« En plus d’être très présents sur le Web, les jeunes du Nord voyagent beaucoup, explique-t-elle. Les étudiants doivent souvent se déplacer à l’extérieur du territoire et ont peu de temps pour aller voter dans un bureau régional. L’option de le faire sur leur portable ou leur cellulaire leur permettra de se prévaloir de leur droit de vote. »