Le discours du Trône du gouvernement Higgs prononcé hier par la lieutenante-gouverneure Brenda Murphy s’inscrit dans la continuité, une continuité qui déçoit plusieurs organismes et qui s’inspire en partie des bons coups des Néo-Brunswickois pendant la pandémie de COVID-19.
En santé, le gouvernement Higgs veut améliorer l’accès aux soins primaires et créer un plan de cinq ans pour améliorer les services en santé mentale.
Par ailleurs, il compte se fier davantage sur le secteur privé comme il en a fait maintes fois mentions depuis deux ans. Le gouvernement compte aussi poursuivre ses changements en éducation tels qu’énoncés dans le livre vert sur lequel le ministère de l'Éducation et du Développement de la petite enfance travaille depuis plus d'un an.
En environnement, il veut faire réduire les émissions de gaz à effet de serre des grands émetteurs de 10 pour cent d’ici 2030. Il veut aussi interdire les sacs de plastique à usage unique, ce qui est déjà le cas dans la région de Moncton et qui devrait l’être bientôt dans la région de Saint-Jean.
Pour ce qui est des langues officielles, le discours n'en fait que trois mentions. La première promet une révision de la Loi sur les langues officielles l'année prochaine, la seconde promet d'aider les élèves de la province à apprendre les deux langues officielles et la troisième promet un système de garderie « de grande qualité et dans les deux langues officielles » d'ici à 2030.
Là où le gouvernement compte faire de plus importants changements, c’est dans les services publics. Le gouvernement dit vouloir réinventer la prestation de ces services. Le discours ne précise toutefois pas la nature de ces changements.
Pas assez précis, trop axé sur les finances, pas de vision à long terme et non-respect de la constitution
La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) trouve que le discours du Trône du gouvernement Higgs est trop peu précis, notamment en ce qui a trait aux langues officielles.
Le président de la SANB, Alexandre Cédric Doucet, dit être inquiet pour ce qui est de la révision de la Loi sur les langues officielles.
Cela dit, M. Doucet assure ne pas être surpris par le discours du Trône. Il soutient que, comme à l'habitude, le gouvernement Higgs préfère gérer la province au jour le jour plutôt qu'avoir une vision à long terme.
La Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick dénonce un manque de planification à long terme pour ce qui est du secteur des soins et des garderies. La coalition milite notamment pour de meilleurs salaires pour les emplois dans les soins communautaires et dans les garderies, des salaires qu’elle décrit comme justes. Le discours n’en fait aucune mention.
De son côté, le Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick critique le gouvernement Higgs pour son approche trop axé sur les finances et trop peu sur l’égalité.
L’Association canadienne des libertés civiles s'est elle aussi prononcée sur le discours. Par écrit, le directeur exécutif a déclaré : « Le Nouveau-Brunswick a fait abstraction de la constitution du Canada dans son discours du Trône ». L'association soutient qu'en fermant ses frontières, la province ne respecte pas la constitution, puisque, entre autres, certains élèves des Premières nations du Québec qui vont à l'école au Nouveau-Brunswick ne peuvent s'y rendre. L'association dit qu'elle s'adressera aux tribunaux.