Aux yeux de la première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Cochrane, les principales priorités du territoire ont reçu la place qui leur revenait dans le discours du Trône, prononcé le 23 septembre par la gouverneure générale du Canada, Julie Payette. Infrastructures, logement, racisme systémique et autres priorités du GTNO ont été mises en lumière au cours de l’allocution, qui marque le départ de la prochaine session parlementaire à Ottawa.
On apprenait notamment que le gouvernement fédéral entend investir « dans tous les types d’infrastructures, au cours des deux prochaines années, […] en particulier pour les peuples autochtones et les communautés du Nord ». On y inclut notamment « les transports en commun, les rénovations écoénergétiques, l’énergie propre, le service internet à large bande en milieu rural, et le logement abordable ».
Questionnée quelques minutes après le Discours, Mme Cochrane s’est dite satisfaite qu’on y ait clairement reconnu que les collectivités du Nord vivent des enjeux qui leur sont propres. Selon elle, Ottawa a bien entendu les revendications des TNO. « La plupart des enjeux que j’ai soulevés au Conseil de la fédération – qui rassemble les premiers ministres des territoires et provinces du Canada – ont été clairement mis de l’avant », a-t-elle affirmé.
« Nous savons que nos besoins en logements sont criants, tout comme les besoins en infrastructures et en emploi. Nous n’avons toujours pas de routes pour atteindre certaines de nos collectivités. Bref, les disparités d’opportunités avec le reste du Canada sont importantes, a-t-elle souligné. Ces enjeux ont bien été inclus au discours. On a également souligné que ces enjeux sont vécus spécialement par les membres des collectivités autochtones du Nord. »
Saisir l’occasion
La première ministre compte aussi s’enquérir de ces paroles lors de ses prochaines discussions avec Ottawa, pour lui rappeler ses engagements envers les Territoires. « Ce sont des choses qui vont être en tête de liste lors de nos prochaines rencontres avec le premier ministre, a-t-elle indiqué. Nous allons nous assurer de poursuivre nos efforts de lobbying pour les TNO, afin qu’Ottawa reconnaisse que nous ne vivons pas du tout les mêmes réalités qu’ailleurs au pays. Des problèmes ont été mis en lumière, ce qui nous offre une fenêtre d’opportunité pour aller de l’avant avec le gouvernement fédéral. »
Le GTNO et les Territoires négocient actuellement les termes selon lesquelles sera distribuée la prochaine enveloppe financière au nord du pays. Mme Cochrane dit avoir espoir que cette prochaine aide financière répondra aux exigences spécifiques des Territoires.
« Cette enveloppe est spécifique aux trois territoires. Ceci démontre l’engagement des premiers ministres de l’ensemble du pays, qui ont tous reconnu que le Nord a besoin d’une aide spéciale du gouvernement fédéral, qui était présent à la table et prêt à discuter », a-t-elle souligné, en ajoutant que les détails devraient être dévoilés dans les prochaines semaines.
Dossiers en suspens
La première ministre a toutefois relevé qu’il n’a pas été mention du Cadre stratégique pour l’Arctique et le nord du Canada dans ce Discours du trône. « Nous y avons consacré beaucoup de temps lors de la précédente Assemblée législative. Si je devais souligner un manque, ce serait sur ce plan. Nous devions commencer à discuter d’une éventuelle mise en place de ce cadre stratégique il y a un an. Or, bien que ça ne faisait pas partie du discours du Trône, ça ne veut pas dire que cet aspect ne fera pas partie de nos futurs efforts de lobbying. »
Le Cadre stratégique pour l’Arctique et le nord du Canada vise « à aider les gens et les collectivités à travailler ensemble pour créer une région dynamique, prospère et durable », comme l’indique Relations Couronne-Autochtones et Affaires du nord Canada sur son site Web.
Le député fédéral des TNO, Michael McLeod, a indiqué à Radio Taïga que les travaux pourraient aller de l’avant sous peu. « Le projet a été mis sur pause à cause de la pandémie, mais c’est un engagement que nous avons pris, et nous entendons aller de l’avant avec ce cadre stratégique, a-t-il indiqué. Je pense que maintenant que nous sommes de retour au parlement de façon virtuelle, et que nous élaborons un mécanisme de votes, nos comités seront de retour au travail. Ce travail sera entamé sur plusieurs plans. Les politiques de l’Arctique en feront partie, et j’espère que nous verrons bientôt des résultats. »