Alors que la saison de pêche au crabe commencera d’ici jours dans certains secteurs de la Côte-Nord, le bilan de la saison précédente est loin d’être rose pour les pêcheurs de la Basse-Côte-Nord. Avec des quotas à la baisse est un début tardif, l’industrie n’a pas été aussi profitable qu'espéré pour ses artisans.
Pêches et Océans Canada ne donne malheureusement pas de chiffres détaillés et exhaustifs pour la valeur des débarquements des produits marins en Basse-Côte-Nord. Le nombre de permis étant si faibles dans certains ports que des données trop détaillées reviendraient à publier les finances de certains pêcheurs.
Selon les statistiques préliminaires transmises par Pêches et Océans Canada, la valeur des débarquements pour l’ensemble de la Côte-Nord en 2020 s’est élevée à 44,4 M$ contre 75,5 M$ en 2019, soit environ un tiers de diminution.
Une saison sans pareil en Basse-Côte-Nord
Avant le début de la saison au printemps 2020, l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord (LNSFA) craignait deux choses: des prix trop faibles sur les marchés et que les activités de pêche soient un vecteur de transmission de la Covid-19 dans la région.
« Nous avons proposé aux gouvernements une proposition similaire à celles des autres associations, soit de ne pas pêcher en 2020 et d’essayer de reprendre les pertes de la saison au courant des quatre années suivantes. Nous avons eu beaucoup de discussion avec les gens du MAPAQ et de Pêches et Océans Canada, mais finalement la pêche a été considérée comme un service essentiel et les pêcheurs ont débuté le 18 mai », précise le directeur de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord Paul Nadeau.
Ce qui a « sauvé » la pêche au crabe, la plus importante économiquement en Basse-Côte-Nord, est le prix du crabe qui s’est maintenu à près de 4$ la livre, selon Paul Nadeau.
« Ce n’est quand même pas un mauvais prix compte tenu de la situation. Par contre, ça fait deux années de suite qu’on a des baisses de quotas et ça affecte durement les petits crabiers », poursuit le directeur de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord.
Selon ce dernier, la pandémie aura tout de même impacté les pêcheurs. D’une part parce que les prix auraient peut être pu être meilleurs dans un autre contexte, mais aussi parce que l’ouverture tardive des pêches a causé des coûts supplémentaires aux pêcheurs.
Pour les autres types de pêches, qui représentent souvent que des revenus complémentaires pour les pêcheurs, le bilan est plutôt positif notamment pour le homard et le flétan même si la valeur totale de ces débarquements demeure moindre.
Et pour la saison à venir?
« On ne s’attend pas à ce que les quotas de crabe augmentent. Il y aura peut-être même des ajustements à la baisse, mais on ne s’attend pas à des hausses en 2021. Avec la pandémie il y a encore des nuages qui planent, mais on est mieux outillés et mieux informés que l’année passée. On devrait pêcher plus tôt et ça c’est une bonne nouvelle parce que les rendements seront meilleurs », ajoute Paul Nadeau.