Consignes contradictoires, difficulté à obtenir des informations en anglais, le CISSS de la Côte-Nord reconnaît l’existence de problèmes de communications pour transmettre les règles en vigueur en Basse-Côte-Nord.
Depuis le 9 octobre dernier, le CISSS de la Côte-Nord « recommande fortement » à tous ceux arrivent en Basse-Côte-Nord, sur l’île d’Anticosti ou à Schefferville de se faire dépister et d’observer un isolement préventif s’ils proviennent d’une zone au niveau d’alerte orange ou rouge.
Or la consigne a pris quelque temps à être transmise dans l’ensemble du réseau.
À la fin de la semaine du 12 octobre, des travailleurs provenant d’une zone orange ont été référé au numéro central de COVID-19 après leur appel au dispensaire d’une communauté de la Basse-Côte-Nord, selon des informations transmises à la radio CJTB. À ce numéro, on leur a indiqué que le dépistage et l’isolement préventif n’étaient pas nécessaires, malgré les consignes du CISSS de la Côte-Nord. Ceux-ci ont tout de même choisi de respecter les consignes émises par la direction régionale de la Santé publique.
Le p.-d.g. du CISSS de la Côte-Nord par intérim Claude Lévesque reconnaît l’existence de problèmes de communications de ce type.
« On s’est rendu compte que quand les gens téléphonaient au numéro de téléphone central, ils avaient de la difficulté à avoir des consignes en anglais. La consigne du dépistage et de l’isolement préventif qui avait été fortement recommandé par la Santé publique ne passait pas au niveau des appels centraux. Ce sont des éléments qui ont été corrigés de notre côté. (…) Nous sommes en work in progress et on s’organise pour donner l’offre de service. »
Claude Lévesque ajoute que les consignes ont parfois dû être adaptées selon les communautés.
« À La Romaine, lorsqu’il y a est arrivé 80 travailleurs d’un sous-traitant d’Hydro-Québec, il a fallu réorganiser notre service en effectuant des tests avant d’entrer sur le territoire. On est aussi organisé pour faire des bulles de 20 personnes afin d’être capable de reprendre les tests sept jours plus tard » ajoute le p.-d.g.
La recommandation fonctionne
Les visiteurs de la Basse-Côte-Nord et des autres communautés isolées se plient volontiers aux demandes du CISSS de la Côte-Nord concernant le dépistage et l’isolement volontaire, selon le Dr Richard Fachehoun.
« Le protocole que nous avons maintenant en place est meilleur que celui que nous avions durant la première vague parce que maintenant nous faisons un rappel des mesures et il y a un isolement préventif qui est vraiment instauré. (…) Pour l’instant les gens adhèrent à l’idée et se font dépister, donc dans ces conditions, la recommandation est efficace » assure le médecin-conseil du CISSS de la Côte-Nord.
Bien que l’idée d’un dépistage obligatoire ait été mainte fois soulevée pour la Basse-Côte-Nord, Dr Richard Fachehoun prévient qu’il pourrait y avoir des obstacles à l’instauration de cette mesure.
« Il y a des enjeux éthiques à rendre le dépistage obligatoire, notamment en raison de la Charte canadienne des droits et libertés. (…) Avec le temps, on va réévaluer le système pour voir s’il y a des ajustements à porter et si on si peut aller plus loin. On va faire une évaluation et des décisions seront prises » ajoute-t-il.
Claude Lévesque met en garde de la fausse sécurité que peut procurer le dépistage.
« Ce n’est pas parce qu’une personne reçoit un résultat négatif aujourd’hui que le test va revenir négatif encore dans sept jours. C’est possible que la personne soit en période d’incubation. »
Tout comme Dr Fachehoun, le p.-d.g. souligne l’importance des mesures sanitaires de base comme le lavage des mains et la distanciation de deux mètres.