Une faute dans la transcription d’un code postal serait à l’origine de l’affichage erroné d’un cas de COVID-19 sur le territoire de la Basse-Côte-Nord sur le site web du CISSS de la Côte-Nord. Les Coasters demeurent épargnés par la pandémie à ce jour, mais une éclosion a bel et bien lieu parmi des employés de la Sépaq sur l’île d’Anticosti qui ont été évacués de l’île.
« Cette situation est exceptionnelle. Sur le rapport de laboratoire, il y avait une adresse, c’était comme une adresse de la Côte-Nord, dont une adresse de la Basse-Côte-Nord, mais on avait un accès limité à ces personnes compte tenu des difficultés de communication. (…) Une fois que nous avons pu entrer en communication avec eux, on a approfondi l’enquête et on a constaté qu’en réalité que ces personnes ne résident pas sur la Côte-Nord » détaillait le médecin-conseil du CISSS de la Côte-Nord en conférence de presse vendredi après-midi.
Le CISSS de la Côte-Nord a publié une lettre immédiatement après le point de presse vendredi pour expliquer la situation. Sans s’excuser directement pour l’erreur, le CISSS de la Côte-Nord se dit toutefois « conscient de l’inquiétude engendrée par l’annonce d’hier ».
On explique dans cette lettre qu’une enquête est rapidement lancée lorsqu’un cas positif est déclaré.
« Avec la collaboration de la personne atteinte, une liste des lieux visités, des personnes rencontrées et des activités réalisées est constituée », précise le communiqué.
Les élus de la Basse-Côte-Nord n’ont pas été contactés avant que le cas erroné soit affiché sur la plateforme numérique du CISSS de la Côte-Nord, selon le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent Randy Jones. Une courte réunion a toutefois eu lieu jeudi après-midi, à la suite de l’annonce.
À l’heure d’écrire ces lignes, le bilan de COVID-19 a été remis à 0 pour le Réseau local de santé (RLS) de la Basse-Côte-Nord sur le site web du CISSS.
Éclosion sur Anticosti
Si la Basse-Côte-Nord demeure bel et bien épargnée par la pandémie de coronavirus, l’île d’Anticosti connaît une éclosion parmi les employés de la Sépaq.
Un premier employé de la Sépaq sur l’île d’Anticosti a été déclaré positif mardi dernier puis deux de ses collègues ont aussi reçu un test positif jeudi. Le CISSS de la Côte-Nord a procédé à l’évacuation de ces trois personnes de même de dix autres individus qui étaient placés en isolement en raison de leurs contacts avec les employés touchés.
« L’objectif est de mettre les gens en isolement près d’un centre de santé et si jamais ils présentaient des difficultés à respirer, on pourrait les prendre en charge rapidement. L’autre objectif était d’approfondir les enquêtes épidémiologiques et le troisième objectif est d’éviter la transmission du virus dans la communauté » assure le Dr Fachehoun.
Selon la Sépaq, ils n’auraient pas été en contact avec des clients.
Ces treize personnes ont été évacuées jeudi vers le continent « en avion par une compagnie spécialisée et toutes les mesures de préventions ont été prises » ajoute le Dr Fachehoun.
« À ma connaissance, ils n’ont pas pris le Bella-Desgagnés. Cela été évalué et cela a été exclu », estime le médecin-conseil du CISSS.
Problèmes de communications selon Randy Jones
Le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent et maire de Gros-Mécatina Randy Jones ne décolère pas. L’annonce erronée du CISSS de la Côte-Nord a créé beaucoup d’inquiétude dans la région.
« On a raison d’être fâché parce que ce n’est pas acceptable ce qu’ils ont fait de laisser passer un cas comme ça sans avertir les gens. Pour le restant de la pandémie, nous allons toujours être vus comme une région qui a eu le COVID.
Le préfet estime que la situation vécue cette semaine traduit un manque de communication du CISSS de la Côte-Nord avec les élus de la Basse-Côte-Nord.
Dépistage obligatoire pour la Basse-Côte-Nord?
Devant l’inquiétude soulevée par un premier cas de COVID-19 en Basse-Côte-Nord qui s’est avéré erroné, Randy Jones estime qu’il pourrait être pertinent de demander un dépistage obligatoire avant de se rendre dans la région.
Cette possibilité avait été évoquée mercredi par le Dr Richard Fachehoun et le p.-d.g du CISSS de la Côte-Nord Claude Lévesque. Ces derniers y voyaient une option pour protéger la région si la situation se dégrade à l’extérieur de la Basse-Côte-Nord.
« Le système qui est en place présentement c’est que les gens peuvent se faire testés avant d’arriver ou à leur arrivée. Nous sommes en train de faire des travaux pour faire la meilleure option (…). Ce n’est pas juste le dépistage, oui cela peut aider, mais ce qui est important c’est de respecter les mesures. Si on maintient la distanciation physique de deux mètres, on se lave les mains et on porte le couvre-visage, on est protégés. (…) Si les populations locales respectent les mesures et les étrangers aussi on va réduire le nombre de cas » assure Dr Richard Fachehoun.