COVID-19: changements de carrière à l’horizon

Gordon Ross, gestionnaire du Carrefour carrières des T.N.-O.
Muni de son masque, le gérant du Carrefour carrières, Gordon Ross, est à nouveau en mesure d'accueillir les usagers. (Crédit Photo : Cécile Antoine-Meyzonnade)
Thomas Ethier - CIVR - YellowknifeTNO | 10-08-2020
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur email
Partager sur print

La crise pandémique pourrait avoir accéléré une prise de conscience chez les travailleurs ténois, qui font face à un marché du travail en pleine mutation.

Après avoir connu un creux historique d’achalandage durant la crise pandémique, le Carrefour carrières des TNO doit répondre depuis peu à une demande croissante pour ses services d’assistance à l’éducation, de formation et de bourses. Ce phénomène récent pourrait, selon le gestionnaire du centre, Gordon Ross, avoir été accéléré par la pandémie.

Le Carrefour carrières a enregistré en mai dernier, durant le confinement, une baisse de 70  % de la clientèle par rapport à l’année record 2019. À leur réouverture graduelle, en juin, une proportion importante de la clientèle s’est mise à réclamer des services qui étaient jusqu’alors beaucoup moins sollicités.

Évolution marquée de la demande

« Je ne l’ai pas observé l’an dernier, mais, dernièrement, au moins dix clients, employés des mines, qui continuent tout de même à y travailler, s’intéressaient à une transition de carrière », rapporte le gestionnaire.

En juillet, 12,6 % des clients ont réclamé des services d’assistance à l’éducation, parmi lesquels 22 % cherchaient également un emploi. Il s'agit d'un changement considérable par rapport aux statistiques de l’an dernier : en juillet 2019, seulement 5,7 % des clients réclamaient les services d’assistance à l’éducation, parmi lesquels 87 % étaient à la recherche d'un emploi.

Des chiffres qui, selon M. Ross, sont conséquents du déclin prévu de certains secteurs d’emploi aux TNO, dont celui de l’industrie minière. « Ces chiffres nous font croire, en quelque sorte, qu’avec un marché du travail limité, et des occasions d’emploi limitées, de plus en plus de gens envisagent étendre leur niveau d’éducation ou mettre leurs aptitudes à jour », explique-t-il.

Prise de conscience collective

Cette situation ne date pas d’hier. Par exemple, le récent plan de développement économique de la municipalité de Yellowknife mise en grande partie sur la diversification des activités économiques, face à l’incertitude générée par à la fermeture anticipée des mines de diamant qui pourrait se produire dans un horizon de 5 à 15 ans.

Or, selon M. Ross, la crise pandémique pourrait avoir contribué à éclaircir cette réalité aux yeux des travailleurs. « La COVID a eu un impact sans précédent sur notre économie, mais il met également en lumière les vraies forces et faiblesses dans le marché du travail. Selon moi, cette crise pourrait avoir accéléré la compréhension chez les travailleurs qu’ils ont aujourd’hui l’occasion de commencer à évoluer vers d’autres domaines », affirme-t-il.

Gordon Ross, gestionnaire du Carrefour carrières des TNO:

 

Le gestionnaire émet également l’hypothèse que le temps de pause occasionné par la période de confinement, durant lequel un grand nombre de travailleurs mis à pied ont pu toucher les Prestation d’urgence du Canada, peut également avoir représenté l’occasion de faire le point.

« Je l’espère. Les gens commencent à constater l’évolution du secteur de l’emploi. Nous continuons à accroître nos capacités pour aider les gens à mieux saisir cette opportunité de mettre leurs aptitudes à jour et, peut-être, améliorer leur niveau de scolarité. »

Des services adaptés

Le Carrefour carrières a aussi prévu ses ressources en conséquence : au cours de la dernière année, l’équipe a accru ses capacités en matière d’assistance en matière d’éducation et de cheminement de carrière.

Suite à la période de confinement intensif ayant débuté en mars, la fréquentation du Carrefour carrières des TNO s’est stabilisées en juin à environ 300 visites par mois, soit 30 à 40 % de moins qu’en 2019, qui était une année record d’achalandage. Gordon Ross envisage, sous toutes réserves, que ce nombre pourrait représenter la nouvelle norme pour les mois à venir.