Mélanie Jean est allée au front en février pour tenter d’améliorer l’organisation des voyages médicaux à l’extérieur de la Côte-Nord. Elle dénonce le faible nombre de liaisons aériennes et les compensations monétaires insuffisantes accordées par la Santé publique aux patients lorsqu’ils doivent recevoir des soins à l’extérieur de la région.
Sur la Côte-Nord comme dans la plupart des régions du Québec, les patients avec des conditions de santé particulières doivent se déplacer vers les grands centres pour leurs rendez-vous médicaux.
Mélanie Jean est atteinte d’une forme de cholestérol peu commune qui l’oblige à suivre un traitement pour filtrer son sang à chaque deux semaines à Québec. Elle en est privée depuis le mois de décembre en raison de changements dans l’offre des liaisons aériennes avec la Capitale-Nationale.
« Je suis privée de mes traitements parce qu’aucun vol ne correspond à mes rendez-vous, l’horaire n’est pas réaliste. Les vols partent en début d’après-midi ou en fin d’après-midi et arrivent trop tard à Québec pour que je pusse recevoir mon traitement et le retour de Québec est le lendemain matin à 7h. Donc je devrais partir trois jours chaque fois », précise-t-elle.
Sans traitement, elle court le risque de faire un infarctus.
Il faut dire que Mélanie Jean est victime de plusieurs circonstances malheureuses simultanément. D’une part les vols entre Sept-Îles et Québec qui se font moins nombreux avec la pandémie, mais aussi le délestage dans les hôpitaux qui fait en sorte qu’elle ne peut plus suivre son traitement en soirée.
Selon elle, les montants accordés pour l’hébergement et les repas par la Santé publique sont insuffisants. S’ajoute à ces dépenses le manque à gagner dû au fait de quitter le travail pour trois jours. Mélanie Jean calcule que ces deux rendez-vous mensuels lui coûtent autour de 1000 $.
« L’enjeu ce n’est pas juste moi et ma santé, c’est l’économie de la Côte-Nord parce que les vols avec des horaires qui n’ont pas d’allure empêchent les gens de voyager », lance-t-elle.
Notons que la députée de Duplessis Lorraine Richard a proposé à Mélanie Jean d’aider à éponger quelques dépenses.