Le gouvernement fédéral tarderait à entendre les requêtes du GTNO pour obtenir une aide adaptée aux entreprises du Nord. C’est ce qu’a affirmé la première ministre Caroline Cochrane le 19 mai en conférence de presse. Le GTNO exige d’Ottawa qu’il lui accorde toute la flexibilité requise dans la distribution des enveloppes d’aide financière aux entreprises du Nord.
Des enveloppes trop rigides
« Nous leur avons demandé d’aider nos industries touristiques, nos lignes aériennes, nos mines et nos résidents, mais ils n’entendent pas lorsque nous expliquons que nos entreprises du Nord vivent des enjeux différents », a affirmé la première ministre.
Mme Cochrane indique avoir appelé le bureau du premier ministre du Canada au moment d’apprendre l’octroi d’une nouvelle enveloppe de 34,3 millions $, distribuée dans le cadre du Fonds d’aide et de relance régionale parmi les trois territoires via l’organisme CanNor.
« Nous avions déjà reçu 5 millions $, dont nous étions alors très reconnaissants, mais certaines de nos entreprises sont passées entre les mailles du filet. J’ai donc demandé au premier ministre de nous accorder la flexibilité nécessaire dans la distribution de cette nouvelle enveloppe, a-t-elle déclaré. N’imposez pas une rigidité qui va encore laisser des entreprises de côté ! »
Des besoins distincts
La première ministre a également déploré qu’Ottawa ait d’abord octroyé une aide financière sur la base du nombre d’habitants. Un critère qui, selon le GTNO, néglige plusieurs autres facteurs cruciaux, dont le cout élevé de la vie. « Nous le répétons depuis des décennies : les montants accordés par le fédéral ne peuvent être calculés simplement par habitant ; c’est insuffisant. Nous avons des besoins importants, et avons été défavorisés dès le départ avec l’aide financière offerte aux Canadiens. »
Le GTNO s’affaire actuellement à définir la situation en sondant les PME affectées par les mesures de confinement. « Nous avons besoin de savoir maintenant ce dont nos entreprises ont besoin, pour être en mesure de faire des demandes claires au gouvernement fédéral et obtenir une aide vraiment adaptée qui ne laisse personne de côté. »
Au moment de présenter son modèle de plan de relance économique et sociale, le 29 avril, le GTNO a été critiqué par plusieurs députés, qui ont déploré un manque d’appui aux petites et moyennes entreprises au niveau territorial.
Ottawa acquiesce
Le député fédéral des TNO, Micheal McLeod, a questionné le 14 mai la ministre associée des Finances du Canada, Mona Fortier, à propos des défis économiques propres au Nord et de la flexibilité dont aurait besoin le GTNO pour distribuer l’argent du fédéral.
« Nous reconnaissons les contraintes budgétaires auxquelles font face les Territoires, en ces temps difficiles. Nous continuerons à nous assurer que les résidents des TNO obtiennent l’aide dont ils ont besoin pour passer à travers cette crise. Cet enjeu est sur notre radar », a déclaré Mme Fortier.
Par communiqué de presse, la ministre responsable de CanNor, Mélanie Joly, a indiqué que le nouveau Fonds d’aide et de relance régionale de 962 millions $ (dont 34,3 millions pour les territoires) est notamment destiné à combler les lacunes du fonds précédent.
« Maintenant plus que jamais, CanNor travaille en étroite collaboration avec les gouvernements territoriaux et les organisations autochtones pour s’assurer que nos efforts face à la COVID-19 sont de nature complémentaire et que nos entrepreneurs reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Notre gouvernement s’est engagé à ce qu’aucune entreprise ne soit laissée pour contre, et ce, dans l’ensemble des territoires. », a-t-elle déclaré.