Fascinantes, voire envoûtantes, les aurores boréales sont source de nombreuses croyances et légendes dans les territoires nordiques où il est possible de les observer, dont à Tête-à-la-Baleine. Pour démystifier le tout, CJTB s’est entretenu avec Nicolas Lessard, étudiant en « Sciences de la Terre et de l'atmosphère » à l'UQAM.
Une croyance populaire à Tête-à-la-Baleine laisse croire qu’il était possible d’observer plus d’aurores boréales il y a 40 ou 50 ans qu’aujourd’hui. Plus encore, selon certains, il suffisait aux enfants de taper des mains ou d’applaudir pour que les faisceaux lumineux apparaissent et envahissent le ciel de Tête-à-la-Baleine.
Le village n’est pas le seul endroit au monde où les aurores boréales frappent l’imagination des gens. Sur le site Internet de Gilles Boutin, dit le « bandit de nuit », un chasseur d’aurores boréales du Québec et du Nunavik aujourd’hui à la retraite, on apprend entre autres qu’en Europe, on associait les aurores rouges au sang et aux batailles.
De ce côté-ci de l’Atlantique, les Inuit de l’Alaska voyaient dans les aurores boréales les âmes dansantes de leurs animaux favoris (cerf, phoque, saumon et béluga). Les autochtones de l’Ouest canadien et de certains états nordiques américains voyaient pour leur part des géants amicaux tenant dans leurs mains d’immenses torches pour les éclairer dans leurs sorties nocturnes.
Plus près d’ici, au Nunavik, les Inuit avaient la croyance que le ciel est un dôme énorme au-dessus de la terre et qu’à travers de nombreux trous, les esprits des morts pouvaient passer vers les régions célestes, guidés par des torches allumées par les esprits déjà au paradis. Les aurores boréales jouant ici encore une fois le rôle des torches.
Qui plus est, pour dissuader les enfants de jouer trop tard dehors, les parents leur disaient que les aurores allaient les attraper, leur couper la tête et qu’elles joueraient au soccer avec celles-ci.
Enfin, toujours chez les Inuit, une croyance veut que si l’aurore boréale semble furieuse ou menaçante, on peut agiter la fermeture éclair de son manteau ou se frotter les jointures des mains pour les éloigner.
Écoutez l’entrevue accordée par Nicolas Lessard à CJTB :