Après avoir dévoilé un quota intérimaire au début du mois d’avril, Pêches et Océans Canada a présenté l’ensemble des totaux autorisés de captures (TAC) de crevette nordique de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent pour les saisons 2022 et 2023. Des quotas qui sont à forte majorité en baisse étant donné la diminution des stocks. Selon l'évaluation du stock de 2021, les abondances estimées de crevettes dans les quatre zones de pêche figurent parmi les valeurs les plus faibles observées depuis 1990. « Cela est dû en partie à l'augmentation constante des températures de l'océan dans le golfe », indique le Ministère dans un communiqué de presse. Dans un entretien accordé à CJTB, lequel est annexé au bas de l’article, Maryse Lemire, directrice régionale de la gestion des pêches pour Pêches et Océans Canada, présente une explication plus complète.
Les TAC pour les quatre zones de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Notons que les zones 8 et 9 se trouvent aux abords de la Basse-Côte-Nord.
Pêches et Océans Canada se dit conscient que la décision de diminuer les TAC « aura un impact économique sur l'industrie et comprend que les pêcheurs ont besoin de prévisibilité. C'est pourquoi le Ministère adopte une approche graduelle sur deux ans pour [les] réduire ». Pour la suite, le Ministère poursuivra la revue complète de l’approche de précaution en vigueur depuis 2012 avec la collaboration de l’industrie et des Premières Nations, de façon à mener à terme les travaux avant la prochaine évaluation de l’état des stocks prévue en janvier 2024.
La crevette nordique au Québec
On compte 222 détenteurs de permis de pêche à la crevette nordique dans les quatre zones de l'estuaires et du golfe du Saint-Laurent. Dans les zones touchant la Basse-Côte, soit les zones 8 et 9, on y recense respectivement 80 et 59 titulaires de permis.
Des données préliminaires de Pêches et Océans Canada indiquent que la pêche à la crevette nordique représentait 22 % des débarquements commerciaux pour l'ensemble du Québec, en 2021, avec 9 019 tonnes. Cela en fait la troisième pêche en importance dans la province, après le crabe et le homard, totalisant chacun 26 % des débarquements.
Maryse Lemire, directrice régionale de la gestion des pêches pour Pêches et Océans Canada, a dressé un portrait de la situation sur les ondes de CJTB :