En cette journée internationale des droits des femmes, la Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick a le cœur à la fête. L'organisme célèbre les succès sociaux, économiques et politiques des femmes en province.
La journée internationale a vu le jour il y a 20 ans. Au cours des deux décennies, la Coalition a vu de nombreux progrès dans la lutte pour l'équité salariale. L'adoption de la Loi de 2009 sur l'équité salariale en fait partie. Cette loi a permis de corriger la discrimination salariale systémique de plusieurs emplois à prédominance féminine dans les secteurs publics et privés.
En août dernier, la Loi fédérale sur l'équité salariale est entrée en vigueur. Les personnes occupant des emplois à prédominance féminine dans un milieu de travail sous réglementation fédérale touchent maintenant le même salaire que celles occupant des emplois à prédominance masculine.
Il ne faut pas oublier l'entente entre le Nouveau-Brunswick et le gouvernement fédéral sur les services de garde à la petite enfance, entrée en vigueur en décembre. Les salaires des éducatrices et éducateurs de la petite enfance seront augmentés de 25 % et il y aura une réduction des frais pour les parents à 10 $ par jour.
« Il s’agit ensuite de veiller à la mise en œuvre réussie de ces trois victoires. Ces dernières sont le résultat du travail de revendication d'innombrables femmes et hommes du Nouveau-Brunswick pendant de nombreuses années. Elles démontrent que la défense des droits porte fruit, car il reste encore de multiples combats à mener », a déclaré Krysta Cowling, présidente de la Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick.
Ce n'est rien qu'un début
Johanne Perron, directrice générale de la Coalition, est d'accord qu'il y a encore du chemin à faire. L'organisme veut assurer l'équité salariale pour les 65 % de femmes qui travaillent dans le secteur privé. Selon la Coalition, la province a le besoin, mais manque de volonté politique.
« On devrait mieux rémunérer les gens qui offrent des soins. (...) Les salaires, présentement, sont de 14 à 16,80 $ de l'heure. Nous avons fait des évaluations d'emploi, nous les avons comparé avec les emplois à prédominance masculine, et nous avons vu que les salaires devraient être entre 22,44 et 26 $ de l'heure. (...) Énormément d'investissements publics sont nécessaires pour que l'on atteigne l'équité salariale dans le secteur des soins », dit Johanne Perron.
La Coalition espère ne pas attendre encore une vingtaine d'années pour réussir. « Les femmes n'ont plus les moyens d'attendre. »
Johanne Perron en entrevue sur les ondes de CJPN :