La Première Nation Songhees a reçu plus de 630 000 dollars de la part du gouvernement provincial britanno-colombien pour développer 12 sites et organiser des circuits touristiques par bateau.
Un bateau d’une capacité de douze passagers sera utilisé pour accéder à neuf sites et trois autres seront visibles depuis le rivage. Parmi ces lieux importants pour les Lekwungen (les Premières Nations Songhees et Esquimalt), il y a Meegan, connu sous le nom du parc Beacon Hill, Cadboro Bay, le port de Victoria et les îles Songhees, connues sous le nom d’îles Chatam et Dicovery.
Les 12 sites devraient être divisés en quatre zones, donc quatre circuits, de trois étapes. Lors de ces différentes étapes, les touristes pourront écouter des histoires de la culture Lekwungen, assister à des performances artistiques, faire du pain banique et toutes autres sortes d’activités.
Avant l’ère coloniale, Victoria était un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations qui venaient y faire du commerce. C’était déjà à l’époque un lieu d’échanges économiques et culturels.
Cette nouvelle opportunité économique pour les Songhees devrait créer de nombreux emplois.
« Il y aura plus d’emplois que de personnes disponibles pour les combler. Explore Songhees devra contacter d’autres Premières Nations dans le sud de l’île », assure Karma Brophy, consultante en développement touristique auprès des Songhees.
Les emplois créés concerneront des postes de guide et de gardien des sites. Il faudra également du personnel d’équipage pour le bateau et les canoës, des cuisiniers, des conseillers culturels, etc.
Les 12 sites bientôt accessibles sont tous très importants pour les Songhees et l’eau en est le fil conducteur. Cecelia Dick, responsable du tourisme culturel de la Première Nation Songhees, explique à quel point l’eau est essentielle pour les Lekwungen, pour la mémoire de leurs ancêtres, leur rites de passage.
Protection de la nature et échanges culturels
Ces visites seront également l’occasion de partager les connaissances des Songhees liées à la protection de la nature. « C’est une excellente occasion pour tout le monde d’apprendre. Il est très important que les gens connaissent la terre sur laquelle ils se trouvent et les personnes qui en étaient propriétaires auparavant », explique Cecelia.
« Nous nous efforçons toujours de protéger cette terre. C’est un bon moyen pour nous d’expliquer comment nous avons utilisé notre terre et comment nous ne sommes pas tombés dans la surabondance. On nous a enseigné et on nous apprend encore à ce jour comment protéger ce que nous prenons et utiliser seulement ce dont nous avons besoin », rappelle Cecelia.
Ces itinéraires marins permettront aussi d’éduquer les jeunes des Premières Nations et de créer un programme de conservation sur les îles Songhees.
Cecelia se réjouit qu’il y ait de plus en plus d’intérêt de la part du public pour s’éduquer sur l’histoire et les cultures autochtones. Les Songhees ont commencé des tours en canoë il y a trois ans. « C’était nouveau pour nous, nous ne connaissions que peu l’industrie du tourisme mais nous nous développons. Et cela apporte des opportunités pour toutes les générations », se félicite-t-elle.
Les visites devraient débuter en 2022, elles seront en anglais mais si des groupes souhaitent avoir une traduction ou des guides audio en français, cela pourrait être une possibilité.
En ce moment, et malgré la pandémie, les habitants de Victoria peuvent suivre un itinéraire en ville pour découvrir à pied sept lieux chers aux Songhees (une brochure est disponible en anglais). Et en juin, des visites guidées vont reprendre.