Dire que des inquiétudes planent sur l’industrie touristique de la Basse-Côte-Nord serait un euphémisme. Tourisme Côte-Nord l’a constaté en consultant les acteurs de l’industrie touristique de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent mercredi matin. Les idées ne manquent pas toutefois pour profiter de la crise pour relancer l’économie côtière.
Avec des barrages pour isoler la MRC à l’ouest, avant Kegaska et à l’Est, à la frontière du Labrador et sans transport de passagers sur le Bella-Desgagnés, la Basse-Côte-Nord ne pourrait pas être plus confinée.
Si la décision de maintenir le confinement total ne fait pas l’unanimité, dans les faits il est impossible de recevoir des touristes actuellement, tant pour des raisons logistiques que de santé publique.
Tourisme Côte-Nord veut aider l’industrie à se relancer lorsqu’il sera possible de le faire et c’est pour cette raison que l’organisme a rencontré plusieurs acteurs importants de la région dont des représentants de la MRC, de Relais Nordik, Voyages CoSte, du ministère provincial du tourisme et de l’Association touristique de Tête-à-la-Baleine.
Il y aura probablement une saison touristique lorsque les barrages seront levés et que les consignes gouvernementales permettront les voyages non-essentiels, selon Tourisme Côte-Nord.
«On pense que le roadtrip va être populaire, mais c’est difficile de connaître quelle sera la fréquentation et qu’elle sera l’offre. De savoir ce qui sera ouvert et ce qui devra rester fermé, assure Mario Leblanc, directeur général de Tourisme Côte-Nord. Nous n’aurons pas de tourisme de masse, mais plutôt de niche.»
Face à la tempête, Tourisme Côte-Nord a dû mettre sur la glace certains outils promotionnels dont une campagne avec l’animatrice Julie Bélanger comme porte-parole et le lancement d’un nouveau site web.
Toutefois de nouveaux joueurs oeuvront à mousser l’intérêt de tourisme à l’intérieur de la province, comme l’Alliance de l’industrie touristique du Québec dont le rôle est normalement de représenter le Québec comme destination touristique à l’international. Ce mandat sera abandonné le temps de la crise et l’Alliance participera plutôt à la promotion du tourisme à l’intérieur des frontières du Québec.
Préserver et développer
Tourisme Côte-Nord entend accompagner les entreprises touristiques pour que l’offre de la région demeure intacte en vue de la saison 2021.
Mais davantage que de préserver l’offre existante, les idées ne manquent pas pour améliorer la destination Basse-Côte-Nord.
Le préfet de la MRC Golfe-du-Saint-Laurent Randy Jones a pris parole pour présenter une idée qu’il chérit. Il aimerait profiter de la crise pour développer une offre touristique d’aventure sur la Basse-Côte-Nord.
Randy Jones propose de construire des camps de chasse, de pêche de villégiature dans plusieurs secteurs de la côte pour le touristes amateurs de plein-air et de construire des chalets sur les îles pour les amateurs d’isolement.
«Le gouvernement fédéral donne des milliards au Canada, sur la Basse-Côte-Nord nous n’aurions besoin que de quelques millions pour faire la différence» remarquait Randy Jones qui c’est proposé pour faire du démarchage auprès des gouvernements et pour «trouver des oui dans les non».
Le préfet faisait remarquer de plusieurs coasters qui travaillent en temps normal dans les camps de pêche et de chasse de l’ouest canadien sont présentement désoeuvrés.
Confinés
Le déconfinement de la Basse-Côte-Nord n’est toujours pas planifié, à l’heure d’écrire ces lignes. Il est possible de se rendre ou de quitter la côte par avion, si on une raison considérée essentielle de se déplacer. Avec la reprise du service de transport de véhicule par Relais Nordik depuis le 18 mai, il est possible d’entrer ou de sortir de la Basse-Côte-Nord en avion et de reprendre sa voiture au port de Kegaska. Un moyen qui occasionne des coûts beaucoup plus élevés que les déplacements à bord du Bella-Desgagnés.
La reprise du transport de passagers sur le Bella ne semble pas être pour demain. La directrice du développement des affaires et de l’expérience client Cindy Nadeau expliquait que l’entreprise a annulé les 14 premiers départs avec des passagers à bord, soit jusqu’à la mi-juillet.