Les Ténois pourront très bientôt rouvrir leurs portes aux membres de leur famille et à leurs proches. L’Administration de la santé publique a dévoilé le 12 mai son plan d’assouplissement des mesures de santé publique - l'un des plus permissifs au pays à l'heure actuelle. La première étape pourrait être mis en branle dès le 15 mai.
Cette première étape de levées de restrictions inclut les rassemblements intérieurs et extérieurs, des réouvertures d’entreprises. On parlait même de permettre un retour en classe pour les élèves du primaire et du secondaire ... option qui a rapidement été rejetée par les leaders de l'éducation.
Baptisé « Une reprise avisée », ce plan décliné en trois grandes étapes prévoit l’assouplissement graduel des mesures d’éloignement physique qui ont été mises en place dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Le tout a d’abord été présenté le 12 mai en conférence de presse par l’administratrice en chef de la santé publique, la Dre Kami Kandola, puis le 13 mai devant les députés des TNO.
Sortir de l’isolement
Dès que la première étape sera enclenchée, les résidents pourront accueillir jusqu’à cinq personnes à l’intérieur de leur foyer, pour un maximum de 10 personnes au total. Les rassemblements extérieurs privés de 25 personnes ou plus seront également permis.
L’Administration appelle toutefois à une grande prudence quant aux rassemblements intérieurs, avec une recommandation spéciale conçue pour inciter les Ténois à ne fréquenter qu’un cercle restreint de personnes. « Nous l’appelons le “Cercle d’amitié”, explique la Dre Kandola. Nous recommandons fortement que vous préserviez ce cercle d’amis aussi petit que possible au sein de votre foyer […] ».
Réouverture d’écoles
Lors de l’annonce de ce plan, les écoles primaires et secondaires ont été autorisées, et même fortement encouragées à rouvrir leurs portes. Ce ne sera toutefois pas le cas. Les leaders de l’éducation des TNO ont convenu de ne pas rouvrir les salles de classe d’ici la fin de l’année scolaire 2019-2020, dans une approche panterritoriale concertée. Cette décision a été prise lors d’une rencontre avec le Ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation le 13 mai.
On justifie cette décision par l’absence d’enseignants dans beaucoup de collectivités, par les fortes réticences des administrations locales, et par le manque immédiat de l’équipement nécessaire pour assurer la sécurité selon les recommandations de l’administratrice en chef. On compte plutôt se préparer à la rentrée de septembre.
Dans une communiqué de presse du GTNO annonçant la décision de ne pas rouvrir les écoles, le président de la commission scolaire francophone des TNO, Simon Cloutier, a déclaré que « la priorité de la commission scolaire francophone est de consacrer le temps nécessaire à la planification d’une rentrée à l’automne qui sera bien réfléchi. On d’ici la fin de juin, on continuera de soutenir les élèves au moyen de programmes de continuité des apprentissages. »
Réouverture d’entreprises
Certaines entreprises et organisations pourront également reprendre leurs activités en mettant certaines restrictions en place, plan à l’appui. On cite comme exemple les musées et galeries d’art, les dépôts de bouteilles, les services d’entrainement personnels en salles de sport, ainsi que les salons de coiffure et de manucure.
Les services d’experts comme les chiropraticiens, les massothérapeutes enregistrés, les médecins naturopathes, dentistes, les ophtalmologistes et autres pourront également reprendre du service.
Certains rassemblements publics d’envergure seront aussi permis durant cette première étape : marchés agricoles, centres d’activités récréatives, bibliothèques, terrains de golf, plages et aires de jeux comptent parmi les exemples.
Un document disposition des propriétaires de la WSCC est mis à la disposition des entreprises, avec l’ensemble des mesures de diminution des risques pour chaque secteur d’activité. Les entreprises qui jugent ne pas être représentées parmi la liste des secteurs d’activités inclus dans ce document sont invitées à contacter l’Administration de la santé publique.
Questionnée en conférence de presse, L’Administration se dit ouverte à discussions quant à une reprise d’activités pour certaines entreprises dont le secteur d’activité n’est pas inclus dans la première étape du plan, pour autant qu’elles parviennent à mettre en place les mesures nécessaires. Par exemple, un restaurant qui n’offrirait ses services qu’en terrasse pourrait obtenir la permission d'offrir un service aux tables.
Condition : la sécurité aux frontières
Comme l’a mainte fois souligné Dre Kandola, ce plan d’assouplissement est conditionnel au maintien du resserrement aux frontières et, conséquemment, à ce qu’il y ait aucun signe de contamination communautaire sur le territoire.
À ce propos, le barrage situé dans la collectivité d’Enterprise a été déplacé le 13 mai à la frontière, au 60e parallèle, à la demande de résidents de Hay River. On parvient ainsi, notamment, à empêcher les résidents d’Alberta d’entrer dans la section sud du Territoire. Ces derniers avaient jusqu’alors accès à une centaine de kilomètres entre la frontière et le barrage.
Plusieurs doutes ont été émis par le député de Hay River, Rocky Simpson, quant à la rigueur de l’application des règles aux frontières. Il se préoccupe entre autres du suivi auprès des personnes qui ont l’autorisation d’entrer sur le territoire, et de l’entrée de voyageurs illégaux, comme les contrebandiers.
« Il semble y avoir de réels problèmes aux frontières. On nous parle d’une sécurité serrée aux frontières, et en ce moment, je ne crois pas que ce soit le cas. Peut-être suis-je dans l’erreur, et j’aimerais être éclairé à ce sujet », a-t-il indiqué, après avoir souligné l’incertitude de plusieurs résidents.
Comme l’a expliqué Conrad Baetz, Adjoint de l’Administratrice en chef de la Santé publique, un suivi serré est fait auprès des résidents confinés chez eux. Les barrages aux frontières sont assurés par des agents dont le nombre est accru au besoin.
« Je m’engage auprès du comité à ce que le ministère s’assure d’embaucher le nombre d’employés nécessaire pour assurer la sécurité aux frontières de manière efficace » », a déclaré la première ministre Caroline Cochrane.
On prévoit lever l’ensemble des mesures et revenir à une « vie normale » – incluant la réouverture des frontières des TNO – seulement lorsqu’un vaccin ou un traitement contre la COVID-19 seront approuvés et mis en place. Ceci pourrait prendre plus d’un an.