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Par Thomas Éthier
Publié le 27 mars 2020
Face à l’aggravation de la situation dans le Sud, la ministre des Affaires municipales et communautaires Paulie Chinna déclare l’état d’urgence sur l’ensemble des TNO. Cette décision s’appuie sur les recommandations du directeur de la sécurité publique, Ivan Russel. Deux semaines après la déclaration d’état d’urgence sanitaire, cette nouvelle mesure décrite comme proactive n’aurait, pour l’instant, aucune répercussion immédiate sur les résidents.
Il s'agit de la toute première fois que cette disposition spéciale de la loi est appliquée aux Territoires du Nord-Ouest.
Un état d’urgence sanitaire avait déjà été décrété deux semaines plus tôt, octroyant des pouvoirs spéciaux à l’administratrice en chef de la santé publique. Il s’agit cette fois d’un état d’urgence tout court qui procure des pouvoirs exécutifs au directeur de la sécurité publique.
Mesures préventives
À l’heure actuelle, on déclare dans un communiqué de presse que « cette décision n’indique pas un important changement de circonstances ni un risque accru pour la population des Territoires du Nord-Ouest. » Cette mesure viserait essentiellement à « soutenir les efforts déployés pour protéger la santé publique aux Territoires du Nord-Ouest ».
Concrètement, l’état d’urgence permettra au directeur de la sécurité publique de prendre des mesures pour assurer aux résidents l’accès aux services essentiels. Comme ce dernier la expliqué le vendredi 27 mars en conférence de presse, on pourrait par exemple assurer le transport de professionnels de la santé pour répondre à un éventuel enjeu, et réquisitionner des commerces ou des professionnels pour les forcer à appuyer l’effort contre la COVID-19.
« Certains des pouvoirs dont nous disposons avec cet arrêté nous permettent de restreindre les déplacements, ou de nous assurer que les services des compagnies sont disponibles. Si nous avons besoin que des individus mettent leurs aptitudes à notre disposition, nous pouvons joindre ces individus et les obliger à nous appuyer dans nos actions. » -- Ivan Russel, directeur de la sécurité publique des TNO
La sécurité publique a également désormais un pouvoir de fixation des prix et de rationnement sur les produits essentiels comme la nourriture, pour en assurer l’accès à l’ensemble de la population. Or, M. Russel a souligné que les marchés d’alimentation du territoire offrent volontairement leur entière collaboration depuis le début de la crise.
« Nous ne l’avons encore jamais fait, mais nous avons la possibilité sous cet arrêté de contrôler la fixation des prix. Souvent, en situation d’urgence, nous avons pu voir des prix exorbitants exigés pour des produits essentiels. Nous avons désormais le pouvoir de nous assurer que les gens ne tirent pas avantage d’une situation d’urgence.» -- Ivan Russel, directeur de la sécurité publique des TNO
Pas de restrictions supplémentaires
Pour l’instant, ces mesures n’impliquent aucune ordonnance additionnelle à la population. Les directives d’éloignement social sont toujours au stade de recommandation, mais pourraient être rendues obligatoires et mises en applications par les autorités si nécessaire.
« Pour l’instant, on se fie au public. Mais s’il y avait une éclosion de cas, on pourrait imposer ces mesures si l’administratrice en chef de la santé publique détermine que le risque est devenu trop élevé », a affirmé la première ministre Caroline Cochrane en conférence de presse.
« Nous voulons que les gens socialisent, via les médias sociaux et par téléphone. Mais les mesures de distanciation physique prévalent désormais sur la distanciation sociale. L’imposition d’une ordonnance à cet effet relève de l'administratrice en chef de la santé publique. À l’heure actuelle, nous nous fions au public, qui fait de gros efforts. Si toutefois il devait y avoir une éclosion de cas, ce qui n’est pas le cas, l’administratrice pourrait imposer des restrictions si elle juge que les risques sont trop élevés.» -- Caroline Cochrane, première ministre des TNO
Les directives et pénalités entourant les obligations d’isolement de 14 jours après l’entrée dans les territoires, de faire son confinement dans l’un des quatre centres régionaux (Yellowknife, Hay River, Fort Smith ou Inuvik) et de fournir un plan d’isolement demeurent les mêmes.
On confirme que, si des enquêtes ont bel et bien été menées, aucune jusqu’à présent n’a mené à des accusations. On appelle les résidents à rapporter à l’administration de la santé publique toute violation des règles d’isolement dont ils auraient été témoins.
Les mesures de contrôle des frontières ont également été appliquées au cours de la semaine, en dehors de l’état d’urgence décrété aujourd’hui. Des personnes ont reçu le titre d’agents de la paix spécialement pour faire respecter les ordres aux frontières des TNO.
Toute personne désignée comme agent de la paix peut se faire confier le mandat de faire appliquer les ordres.
En date du 27 mars, on ne dénombrait toujours qu’un seul cas (léger) de COVID-19 aux TNO; 607 tests de dépistage ont été effectués. On attend toujours les résultats de 307 tests.