En septembre dernier, l’université de Moncton a voté pour une augmentation de 8% à ses frais de scolarité. Ce changement amène le prix de l’éducation à 7 000$ par année pour les étudiants canadiens et 14 000$ pour les étudiants internationaux. Suite à cette augmentation, la FÉÉCUM ainsi que la direction de l’Université sont à la recherche de solution.
Alex Arseneau, le président de la FÉÉCUM, est inquiet pour l’avenir des étudiants.
“Les étudiants auront besoin de choisir entre leur éducation et leur épicerie [...] La situation de la seule université francophone de la province est critique.”
-Alex Arseneau
De plus en plus d’étudiants se voient dans l’obligeance d’utiliser la banque alimentaire de la FÉÉCUM chaque année. Un service qui s’est avéré essentiel, surtout lors de la pandémie de COVID-19. Alors que chaque jeudi les employés et bénévoles de la fédération, munis de masques et de gants, venaient en aide aux étudiants en besoins.
Selon lui, une augmentation continue des frais de scolarité se fera également sentir chez la santé mentale des étudiants.
Une étudiante qui préférait conserver son anonymat nous a partagé ses inquiétudes par rapport à l’impact de l’augmentation sur la santé mentale:
“L'augmentation des frais de scolarité est la raison principale pourquoi j'habite encore avec mes parents. La seule manière de devenir indépendante dans ce cas est de s'endetter encore plus. Ceci affecte aussi négativement ma santé mentale. Je paye mes études moi-même et je dois consacrer beaucoup d'efforts pour atteindre les coûts qui montent année après année.”
Le recteur de l’université, Denis Prud’homme, est conscient de cette problématique alors qu’aucune coupure n’a été faite au niveau de l’aide à la santé mentale. Toutefois, le service de psychologie est souvent débordé et certains étudiants peuvent attendre des semaines, voir des mois pour finalement décrocher un rendez-vous.
Un potentiel front commun pour le financement adéquat des universités
Bien que parfois opposées, la FÉÉCUM et l’Université de Moncton semblent partager une volonté de faire avancer le combat pour un meilleur financement des universités de la part du gouvernement provincial.
Denis Prud’homme croit que de meilleures subventions pourraient être offertes à l’université:
“Le financement du gouvernement devrait au moins être à la hauteur des taux d’inflation, ce serait à mon avis le minimum pour nous aider à subvenir à nos besoins de base. Également, il faudrait un financement beaucoup plus stable à long terme. Les ententes de financements sont présentement de 3 ans et très imprévisibles alors que les gouvernements changent."
- Denis Prud'homme
Pour Alex Arseneau, il est temps que le fardeau financier quitte les étudiants, surtout ceux de l’université de Moncton:
“Selon moi, notre université a droit à des privilèges spéciaux en matière de financement. On recrute les francophones et ces derniers viennent principalement des régions rurales et du nord de la province. Ces régions sont économiquement défavorisées, alors le financement de l’Université de Moncton est une question d’équité et d’accessibilité [...] Pourquoi pas un front commun avec toute les associations, les syndicats, les conseils et l'administration de l'université pour faire pression sur le gouvernement”
Pour ce dernier, une réflexion par rapport au statut de l’éducation devrait être menée au sein de notre société:
"En 2020, est-ce que l’éducation est un privilège ou un droit?"
Pour l'entrevue complète avec le président de la FÉÉCUM, Alex Arseneau: